L'avion SN arrive avec plus d'une heure de retard à Kinshasa. Passage de l'immigration assez laborieuse à cause du nombre excessif des voyageurs. Je suis dans la queue avec mon voisin de siège norvégien; je l'invite à me suivre dans la queue la plus courte. Mais la récupération des bagages prend un temps énorme. Il faut être patient. Surprise, les agents de la douane ne sont presque pas visibles à mon passage. Ce qui me réjouit car je gagne du temps. Il est plus de 21h lorsque je quitte l'aéroport avec ma cousine Adrienne Kayolo qui est venue m'attendre.
Direction Matanga ou lieu du deuil au quartier III de Masina. Le premier contact avec la ville paraît sympathique malgré le traffic particulièrement intense à cette heure. A l'arrivée sur l'avenue Sukambundu, il n'y a pas de lumière ou presque. C'est dans une lueur assez douteuse que je suis reçu avec l'émotion pieuse et profonde de l'événement. La famille restreinte et étendue se trouve là. Accompagné de Victorine et d'autres cousines et nièces, tantes ou mamans que j'ai de la peine à identifier, je suis conduit vers Béatrice et son mari au salon. La douleur est profonde, les pleurs reprennent. Les élans émotifs de l'accueil une fois tempérés, je m'enquiers des conditions du décès. Des oncles, tantes, nièces et neveux communient à cette intimité spirituelle. Rentrant en moi-même et au fond de mon silence qu'aucun bruit extérieur n'affecte, je prie, médite, tente de retrouver la défunte dans mon coeur et ma tête. Je tente de la localiser dans ce lieu où elle a vécu la dernière décennie de sa vie. Je la revois et ne le revois pas. Alida est désormais l'absente; je ne la reverrai plus jamais de visu. Mon beau-frère raconte les circonstances de la mort. Un récit poignant.
"La défunte nous a annoncé en début de semaine que sa vie prendrait un tournant décisif le vendredi. Tous les jours, elle faisait des travaux ménagers et remplissait les seaux d'eau."
Il est tard lorsque Adrienne me conduit de Masina à Debonhomme; le boulevard semble mal éclairé, mais la route est bien asphaltée. Comme je ne peux plus aller au Centre Liloba des Missionnaires SVD, nous décidons que je reste chez Adrienne pour la nuit. Maman Véronique est là, éplorée et abattue. Rita, Patricia, Christian se trouvent là aussi tout comme une nièce Chimène, fille de Manzanza. Etc. Un repas avec Adrienne. Remis aux bons soins des moustiques, je suis trop fatigué pour vraiment bien dormir.
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