1. Une première en Afrique que l'annulation des résultats des élections par la Cour suprême kenyane. L'Afrique est habituée à voir les présidents en place ou leurs dauphins remporter haut la main les elections. Quoique le Rwanda nous ait récemment présenté un autre tableau, les 99,99% ne sont plus de mise aujourd'hui. On s'habitue désormais à des résultats moins spéctaculaires. Mais la règle de la victoire tient toujours: "Le pouvoir organisateur des elections les remporte indiscutablement." La règle implicite veut qu'on n'organise pas les élections pour les perdre. Au Kenya, il s'est passé des choses inédites. Peu avant les elections, l'homme qui était chargé d'entrer les résultats, c'est-à-dire celui qui détenait le mot de passé, a été enlevé, torture, et retrouvé pendu, assassiné ou suicide en pleine forêt. Un assassinat dont les traces conduisent vers les manipulateurs du système.
2. Des juges incorruptibles. Une amie dont le véhicule a été détruit à la suite d'un accident, s'est vue imposer de "soigner" le procureur de la république afin d'obtenir gain de cause. La logique est que le juge soit corrompu par les deux parties pour rendre justice. Ainsi, dans cette logique, le lésé et l'agresseur paient le juge en dehors des normes en vigueur. Et les frais de reparation fixés par les services automobiles sont sujets à caution. Au final, la dame a eu à dépenser beaucoup plus que si elle avait decide simplement de réparer les dégâts elle-meme. Ainsi parler de juge incorruptible dans toute l'Afrique ressemble à une aberration. Pourtant, il y a des pays où les instances de la justice fonctionnent avec une surprenante satisfaction, en s'alliant exceptionnellement du côté du peuple. Le cas du Kenya mérite qu'on s'y penche.
3. L'annulation des résultats est une étape importante. Ce n'est pas souvent qu'une telle situation arrive en Afrique où les présidents en place sont presque toujours assurés de conserver leurs sièges. Ce dernier tient d'une main de fer tous les instruments de la victoire électorale: la radio, le service de sécurité, l'argent, l'armée, la police, la commission électorale dite indépendante, etc. Tous les appareils et rouages de l'Etat sont massivement mobilisés pour le camp présidentiel contre une Opposition souvent minée, muselée et divisée. Je n'ai nulle part dit "corruption" ou "mascarade électorale". Au Kenya on peut comprendre la frustration et l'intransigeance de Mr. Raila Odinga vis-à-vis de la Commission Electorale Indépendante, qui n'a d'indépendance que le nom, qui en fait détient les clés de la victoire ou de la défaite. Véritable caisse de résonnance de l'establishment politique. C'est hélàs là que tout se joue. On joue la comédie, aurait commenté le dramaturge togolais Zinsou.
4. Attendons donc voir les inconnus que nous réservent Monsieur Uhuru Kenyatta et sa famille politique. Tous les yeux sont braqués sur ce beau pays oriental que les Shebab tentent de démolir sans succès. Plus rien ne sera comme avant.
4. Attendons donc voir les inconnus que nous réservent Monsieur Uhuru Kenyatta et sa famille politique. Tous les yeux sont braqués sur ce beau pays oriental que les Shebab tentent de démolir sans succès. Plus rien ne sera comme avant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire