En Afrique, rien ou presque rien ne se fait sans arrière-plan fétichiste ou occulte. Même ou surtout dans les domaines où on s'y attend le moins. Les fétiches, c'est comme la prière. On y croit ou on n'y croit pas. Ceux qui y croient y vont à fond, parfois au risque de mettre leur honneur et leur personnalité en veilleuse. C'est indécrottable. C'est notre culture, ajoutent certains. C'est la sève fondamentale de nos croyances d'Africain, entend-on dire aussi.
"O tempora o mores", aurait dit Cicéron. Hier matin, peu avant le match des Léopards contre les Tunisiens, j'ai été surpris de voir rapporté sur Facebook un culte occulte insolite au Stade des Martyrs. à Kinshasa: A cette cérémonie fétichiste, il y avait des hommes et des femmes en habits de parade circulant à travers le terrain de football, évoquant Dieu seul sait quel ancêtre ou quel diable. Des personnes qui ne savent sûrement rien du foot. J'ai reconnu parmi les participants mon propre cousin. C'était, selon toute apparence, lui à la manette de ce spectacle digne d'un cirque de sorciers d'un autre siècle. Par pudeur et par refus de tenir des propos spontanés, je me suis retenu d'écrire un commentaire. En plus, j'étais trop occupé par mes responsabilités pour y consacrer du temps. J'ai eu toutefois le loisir de lire les commentaires de quelques internautes sur la toile. Les uns encourageaient et validaient cette pratique tandis que d'autres s'en fichaient éperdument.
En exergue on pouvait lire: "Allez Y Les léopards. Nous avons fait ce qui relève de notre pouvoir." Le match est joué, je n'ai suivi en direct que quelque cinq minutes. Difficile de dire quelle a été la part des incantations diaboliques dans ce score de 2 - 2. Qu'on se le dise une fois pour toutes. Le charlatanisme n'a jamais fait gagner un match; tout est dans la preparation physique, mentale et tactique. Le reste tralalala, blablabla. Une équipe qui encaisse deux buts dans les dernières minutes alors qu'elle a mené 2 - 0 ne peut s'en prendre qu'à son dysfonctionnement interne et à son défaillant manque de concentration. Les joueurs comme les spectateurs croyaient le match gagné d'avance, au lieu de persévérer jusqu'à la dernière minute. A ce jeu-là les Tunisiens se sont montrés les plus forts. Il n'y a aucun mystère à cela. A quoi cette cérémonie sorcière a-t-elle servi?
La CAF et la FIFA doivent banner ces pratiques si l'on tient à ce que le football avance dans nos pays d'Afrique. La sorcellerie, je l'ai toujours soutenu, est un obstacle au développement d'un pays.
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