95 ans, quel bel âge pour tirer sa révérence pour un être humain qui a marqué l'histoire de son pays. Qu'on l'aime ou qu'on le haïsse, Mugabé demeure un personnage important en Afrique. Il a lutté contre le colonialisme et affronté le néocolonialisme d'une façon originale. Héros national pour ses partisans et dictateur sanguinaire pour ses adversaires. 95 ans, trop longs pour ses détracteurs.
J'ai suivi avec une certaine constance la montée et la descente de Robert Mugabe. Opportuniste et fin analyste des situations, il a su souffler le chaud et le froid en même temps. Des jeunes enthousiastes pour le discours anticolonial et nationaliste de ce conducteur d'hommes ont très vite déchanté dès que le président, lâché par les Britaniques, a durcit sa propagande en insistant sur l'occupation raciale de ce qui fut la Rhodésie du Sud. Les descendants des Anglais et les adhérents de Ian Smith ne s'étaient pas préparés au revers de Mugabé qu'ils avaient pourtant considéré au départ comme un modéré. La redistribution des terres pour une certaine parité raciale et l'occupation systématique des fermes des Blancs par des partisans noirs... ont enterré, aux yeux de beaucoup d'observateurs étrangers, les chances du développement du Zimbabwe qui ne s'est jamais vraiment relevé de cette crise congénitale. Tout cela est tombé sur la tête de Monsieur Mugabe qui, tentant de se faire remplacer par sa propre épouse, a été chassé du pouvoir par la petite porte. Je n'ai jamais soutenu le dictateur, mais je garde de lui l'image d'un grand leader africain qui a marqué son pays.
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