14 oct. 2019

La guerre

1. Depuis quelques jours la Turquie a commencé l'invasion du nord de la Syrie afin de neutraliser les poches de résistance des PKK. Ils profitent du départ des troupe américaines pour occuper le terrain et consolider leur main-mise sur ce territoire qui est vital à leurs yeux. Une guerre d'invasion ou d'expulsion des PKK de leurs fiefs. Légitime ou pas, cette guerre ne se justifie pas, car elle met sur la rue ou exile de leurs terres, des femmes, des enfants, des vieillards... simplement parce qu'ils sont nés et vivent sur cet espace qui sert de base-arrière aux PKK. Terroristes aux yeux des uns, liberateurs ou résistants aux yeux de leurs compatriotes.
2. Les images qui circulent devant nos yeux montrent à quel point la guerre est insensée. Des innocents sont mises sur les pavés du monde. Des familles sont divisées. Des enfants égarés ou arrachés à leurs parents par la force maléfique des hommes. Lorsque je vois des gens emballer leurs bagages dans cette fuite de salut, je me demande bien ce qu'ils choisissent et dans quel état d'âme. Il y a de nombreux souvenirs dont ils sont sommés de se séparer. Expérience pénible et douloureuse que de décider, c'est de choisir ce qui est bien en ce moment pour soi et pour les siens. 
3. La conscience de la vanité de ce monde. Dans ce monde, ce que nous possédons ne vaut rien. Rien que la poussière. On a beau avoir les meilleures bolides du monde, on n'est que humain et vulnérable. On a beau gravir la haute échelle de l'honneur et de la gloire, on n'est que des pauvres hommes. Les biens sont secondaires. Ce père ou cette mère de famille qui sont sommés d'abandonner la maison qu'ils ont construite de leur sueur sont désespérés et ne sauraient affronter le dessein simplement parce qu'ils s'en tiennent encore au matériel, à l'argent ou au bien, en même temps qu'ils se rendent compte que l'essentiel est ailleurs, pas immédiat. Se séparer d'une maison bâtie tout comme de son pilon à manioc ou millet pour une femme revient à dire adieu à la vie, à tourner définitivement la page de l'histoire.   
4. Folie des grandeurs. Les Turcs en tant que superpuissance dans la région veulent se sécuriser en créant une zone de non-agression... geste arrogant d'impérialistes sans vergogne. Le plus surprenant, c'est que le monde entier les regardent ahuris, indifférents ou impuissants devant cette preuve de défi au monde. Cette démonstration de force est à mes yeux criminelle puisqu'elle cause des morts d'hommes innocents et déstabilise la vie de centaines des milliers d'individus. Malheureusement, le mal a tellement pris racine dans le monde que le monde se révèle incapable de l'éradiquer. Les alliés applaudissent aveuglement, les opposants élèvent la voix sans convaincre. Et les Turcs continuent leur invasion sans être inquiétés même par plus puissants qu'eux. C'est la loi de l'histoire. 

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