Université de Fribourg, Miséricorde, 12 juin 1997. Je défends ma thèse de doctorat es lettres, option langue et littérature française. Titre: L'univers mythique de Tchicaya U Tam'si à travers son oeuvre en prose. Le jury est présidé par le Prof Rudi Imbach. Les membres en sont les professeurs: Yves Giraud (1er rapporteur), Dominique Combe (2e rapporteur) et Giordani. Sont présents à la réception outre les rapporteurs: Mme de Reyff, Shemsi Fleury, Modeste Kisambu, Rigobert Kabwita, Claude Bourqui, NN, et Mme Traudl Schmitt. Une crême méticuleusement sélectionnée. La soirée se passe dans la famille de Jean et Régine Biletsi ainsi que leurs filles jumelles Gaëlle et Nadege alors âgée de 4 ou 5 ans. Le champagne et le whisky ont coulé à flot. La thèse sera publiée aux Editions Peter Lang de Bern en 1998. Le titre de docteur me sera attribué en mars 99 au cours d'une cérémonie grandiose, peu avant que je rejoigne l'université Humboldt de Berlin. La suite est connue. Me voilà exilé à la Barbade depuis 20 ans, soit 24 ans après cette défense de thèse. Depuis 2019, je dirige les études postgraduées et m'occupe spécialement des thèses de licence, master et doctorat à Cave Hill, Barbade.
L'univers mythique de TUT a fait son chemin d'oeuvre pionnière qui m'a ouvert les portes de la carrière universitaire et assure une relative notoriété littéraire. Il manquait une recherche globale et mythopoétique, et j'ai quelque peu comblé la lacune bien que de plus éminents aient préparé le terrain pour moi. Je peux prétendre être un spécialiste de Tchicaya et une référence en critique littéraire africaine. A ce titre, j'ai reçu des invitations à présenter des conférences, à animer des plénières ou modérer des ateliers. Un parcours modeste, mais relativement intéressant pour quelqu'un dont la première vocation était ailleurs. Ce jour du 12 juin 97 a donc posé les jalons d'un voyage littéraire autour de la terre. De Honolulu à Brazzaville en passant par Dakar, Berlin, Paris, Perugia ou Michigan ou Waterloo, j'ai gardé l'humilité de celui que j'ai toujours été: moi. De Grand Rapids à Créteil, en passant par Ann Arbor, Ottawa, Lugano, Cambridge, Limoges, Grönigen, Purdue ou Kinshasa, je suis resté le même: moi. Et depuis 2017, je retourne à la terre de mon enfance: Kenge où j'enseigne à l'ISP en admirant la vallée de Manioka ou de Yete où jadis le féru des plages barbadiennes effectua ses premières prouesses de nageur. Allez me dire qu'on peut apprendre à nager sur le sable! Cette remontée dans le temps a un point d'encrage: la date du 12 juin 2017.
Dieu a fait grâce! Un parcours béni. God bless you!
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