https://twitter.com/PatrickMuyaya/status/1676956777127215105
Le gouvernement congolais par la voix de son porte-parole à dénoncé une psychose provoquée par les media et réseaux sociaux afin de remettre en question l’organisation des jeux de la francophonie qui auront prochainement lieu à Kinshasa. Il rassure que la police maîtrise la situation et que les malfrats sont aux arrêts et seront dûment jugés. Il reconnaît les enlèvements devenus fréquents dans la ville. Très bonne lecture politique. Très bonne tentative pour éviter les dérives. À y réfléchir Mr le Ministre Muyaya a bien présenté les choses. Mais la réalité vécu par le commun des mortels est loin de correspondre à ces propos. Oui quelques individus ont été arrêtés. Oui les services de l’ordre travaillent d’arrache-pied pour éradiquer les fléaux. Oui le gouvernement a pris les choses en main. Mais le réseau des criminels n’est pas démantelé pour autant. Ils sont connus mais continuent d’opérer sans être inquiétés. La population demeure perplexe, angoissée et inquiete.
De mémoire de Kinois jamais la ville n’a été prise d’une telle panique collective et aussi méfiante des services de transport. Retourner sain et sauf à son domicile est devenue une gageure. Sortir de chez soi lorsque l’on n’est pas attaqué chez soi, c’est comme s’exposer à un danger invisible mais toujours présent. C’est dans la peur que la population vit. Je ne parle pas des privilégiés qui sont escortés par des gardes, mais de Monsieur-Dame Tout le Monde. Ceux qui se battent pour se déplacer en moto, taxi ou taxi-bus. Ce sont ceux-là qu’on kidnappe, qu’on intoxique au parfum, à la poussière ou à l’injection. Ce sont ceux-là à qui on enlève reins, cœurs, parties génitales, pour l’onéreux trafic d’organes humains. Une puissante pègre criminelle opère, qui construit des immeubles et contrôle la ville. Et cette pègre compte toute catégorie de personnes en son sein depuis le padre mafioso jusqu’au motard qui effectue le sale métier. Les témoignages des rares rescapés ou traîtres sont édifiants.
À y réfléchir plus profondément, on note que ces violences ne sont pas le fruit du hasard. Il existe certes des laboratoires d’intoxication et des laboratoires criminels tels, mais tout répond à une logique de violence qui se ramifie sur toute l’étendue de la république. Un ami me disait il y a quelques jours: “La RDC n’a jamais vraiment connue la paix. Enfant, j’ai vécu dans la peur des rebelles. Jeune, j’ai subi la terreur dictatoriale. Vieux, je suis effrayé des Kuluna, et des Mobondo. À aucun moment de ma vie, je n’ai senti une quelconque paix durable.” En ville, shegue, phraseurs, soldats et policiers sont la version des Kuluna et Mobondo qui sévissent dans les périphéries. Les cités et les villages sont victimes des Kuluna. La guerre de l’Est et ledit conflit Teke Yaka confirment notre incapacité de vivre en paix. L’insécurité urbaine est un phénomène éternel, nous dit le maestro. Soutien à nos forces de l’ordre. Il en va de notre vie.
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