C‘est depuis plus d‘une année qu‘il m‘arrive de suivre de temps en temps les prédications du Pasteur Marcelo Tunasi de l’église La Compassion. Ces prédications ciblant les comportements des Congolais misent sur deux mythes propres à nos compatriotes: le sensationnel et la controverse. Ce qu‘il dit n‘est pas forcément faux, mais le c'est le contexte qui ne convient pas. Cet homme de Dieu qui venait de recevoir un BA en théologie d‘une université américaine est brillant, envoûtant lorsqu’il est inspiré, et opportuniste. Un communicateur inégalable en son genre et qui force l’admiration de ses auditeurs ou video-spectateurs. Éloquent, consistant et courageux, il se permet de tout critiquer pour se frayer un chemin dans les méandres de faiseurs d‘opinions. Il y réussit ou presque. Leader passionné et sans doute doué dans l‘analyse des faits sociaux, il est suivi, écouté, voire adulé par des milliers des sympathisants. C‘est là que réside le problème. À trop parler on finit par tomber dans la contradiction, la controverse et les déclarations incontrôlées. Ce monsieur admire l’église catholique mais ne manque pas de la critiquer avec acharnement. Il se fraie une place au soleil. Ses déclarations autour de la visite du Pape François ont scandalisé du monde. Toute occasion est bonne à ses yeux pour atteindre le sensationnel ou se démarquer de l‘opinion commune.
J‘ai suivi ses prédications sur la marche du pays: le système bancaire, l’éducation et la gestion sociale. Il a même osé critiquer ses collègues pasteurs, oubliant qu‘il se comporte lui-même comme eux. Le très médiatique prédicateur dont les déclarations font la différence, a exprimé des critiques contre Papa Wemba et King Kester, soulignant l‘impact de ces deux stars sur la jeunesse congolaise. Je me retrouve dans ces dénonciations à la différence que le moment a été mall choisi. On ne s‘attaque pas aux morts. Il n‘est pas le premier à critiquer ces deux maîtres de la sape. Vous souvenez-vous du livret Les enfants de Mobutu et de Papa Wemba d‘Edi Angulu? En se faisant adeptes de la sape, Wemba et Kester prônent la délinquance juvénile, la superficialité, l‘apparence. Cette religion Kitende a causé d‘énormes dégâts survolés jeunes Congolais. En chantant Miguel, ils ont provoqué des ruées vers l‘Europe. J‘ai écrit une pièce de théâtre Le Sapeur jouée par mes étudiants au festival intercampus de l’université des West Indies en 2011 ou 2012. La critique de Tunasi est beaucoup plus profonde: elle attaque des contre-valeurs qui ont miné le destin de la jeunesse et du pays. En réalité il ne s‘agit privée Wamba ni de Emeneya individuellement mais du système qu‘ils ont créé et représenté. Des vidéos existent où ces vedettes se musique exhibent leur idéologie que MarcelocTubasi appelle l‘esprit de Wemba et Kester. Le mal est donc profond, et il a raison en ce sens. Hier encore je me suis réveillé au son de Viva la Musica.
Les Congolais aiment le sensationnel. Suivez le pétage de Denis Lessie, l‘opportunisme de Zacharie Bababashwe auquel j‘ai consacré un article sur ce blog ou encore les sorties médiatiques de Koffi Olomidé. Tous pareils des adeptes de la polémique. „Ni à gauche ni à droite pas meme au centre“, ça ne vous rappelle rien? C’est cela le génie de notre peuple. Le passionné Pasteur Marcelo est de même acabit. Le sensationnel mêlé de controverse et de conflit verbal fait partie intégrante de leur métier. Marcelo ne présentera jamais des excuses, mais formulera d‘autres déclarations époustouflantes. Les Congolais aiment ça, et ils attendent d‘autres controverses. Une prédication qui ne sort pas des canons reçus, fut-elle idoine, n'est pas suivie des auditeurs ou téléspectateurs. Marketing audiovisuel oblige. C‘est cela, hélas, la réalité. C‘est aussi cela le fond de son succès.
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