6 janv. 2024

82 candidats invalidés par la CENI

6 janvier 2024. Politica, politica, mani pulite. Une fois de plus politique rime avec fraude à tous les niveaux. Partout dans le monde. La CENI vient de publier une liste de 82 personnalités coupables de fraudes, incitation à la violence ou haine tribale, détention de DEV ou machines à voter. Des ministres, gouverneurs, députés, gestionnaires d'entreprises publiques en fonction figurent sur la liste. La politique corrompt... un adage d'autant plus vrai que même des éminents profs d'université tombent dans la trappe. Y figure même un collègue contributeur de ce blog. J'aimerais plutôt mener ma réflexion sur ce qui entoure cette publication. 

Plusieurs questions. Comment ces individus sont-ils entrés en possession de ces machines à voter? Le nombre des machines à t-il été contrôlé? Je parie que la CENI elle-même n'est pas en mesure de retracer toutes les machines en circulation. Des vidéos ont montré des populations en train de les détruire privant la possibilité aux autres de voter en bonne et due forme. Un processus très opaque à mon avis. Comme dans les cas de dopages ne sont attrapés que les malchanceux.  Il y a des milliers d'individus non cités qui ont "reçu" ces DEV. On a vu en vidéo un ministre faire le décompte chez lui à la maison et bourrer les chiffres en sa faveur sans que son nom ne figure sur la liste. J'ose assumer qu'il y aura une autre liste d'invalidation. Toutefois en publiant ces cas, la CENI confirme sa complicité et se discrédite, à moins qu'une enquête interne ne dénonce publiquement les agents qui ont contribué à ce que ces machines sortent de ses édifices.  C'est tout le processus électoral qui est remis en question. En quoi dans ces conditions les résultats publiés des présidentielles (à 116%) seraient plus transparents que ceux des législatives? Le même principe devrait s'y appliquer. Difficile de croire que ces élections représentent la voix du souverain primaire, le peuple.  Le vote électronique constitue un système inadapté à notre pays au vu des incidents, dysfonctionnements et pannes qu'on a relevés. 

Que vont faire ces ministres, gouverneurs, députés et cadres invalidés par la suite? Dans les pays démocratiques occidentaux, il y aurait déjà eu des démissions en cascades. Chez nous, le scandale est constaté mais j'éprouve des doutes qu'un seul invalidé quitte son poste vu que la rigueur et la probité ne sont pas des vertus prisées. Au point où en sont les choses, je crains que le ministre comme le gouverneur fraudeur ne garde son poste et finisse son mandat tout comme le PCA Natumbudiku. Il n'y a pas d'intégrité en politique mais des intérêts égoïstes. Comment ces malfrats patentés peuvent-ils exercer leur métier ou avoir encore le courage de se montrer en public comme de dignes serviteurs de la nation? Honte et déshonneur à eux! Il en va de leur honneur et et de leur crédibilité personnels. Ils ne sont pas les seuls. On me dira que d'autres ont détournés des millions et se retrouvent encore aux affaires. C'est peut-être le système qui veut ça. Attendons voir. 


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