6 janv. 2024

Leçons de l'histoire électorale congolaise

La proclamation de l'élection présidentielle rdcongolaise donne lieu à des projections sur l'avenir du pays. L'UDPS et alliés vont rafler la majorité des sièges au parlement et plus tard au sénat. Les réseaux soutiennent que des machines à voter leur ont été distribuées. Des listes circulent à ce sujet. J'ai lu le cas d'un candidat député national qui a échappé à une tentative d'assassinat dans un village parce qu'il en en possédait une. J'ai aussi appris qu'un candidat leader de surcroit n'a pu ni voter ni être élu puisque la population a détruit les machines à voter. Tout est possible. Je ne serai étonné de rien car lui aussi roule pour l'union sacrée. 

Il y a eu beaucoup d'irrégularités dans l'organisation comme dans la réalisation de ces élections. Comme tout le monde, j'ai vu des vidéo, des images et des textes officiels ou officieux. Personnellement, je crois que les contestations des résultats ne vont rien changer à la nouvelle donne politique. Trop ambitieux pour céder la place à un autre, les opposants n'ont pas réussi à s'entendre autour d'un candidat unique. Ce qui a facilité la victoire de Mr Tshisekedi. Mr Fayulu a passé sans succès cinq ans, soit de 2018 à 2023, à réclamer la vérité des urnes. Maintenant s'ouvre pour lui un autre cycle de contestations. Et ce sera sans aucun doute le même fiasco. La roue de l'histoire tourne sans se répéter. A aucun moment je n'ai pensé qu'il serait élu au cours de ces élections organisées par le régime actuel. Les opposants se sont condamnés à la défaite en se présentant en ordre dispersé. Ils ont clairement manqué de vision politique. Tous les scénarios montraient Mr Tshisekedi gagnant contre vents et marées. La machine électorale était huilée en sa faveur. La question de l'individu ne m'intéresse pas trop dans ce contexte. Je ne suis pas surpris.  

Par contre, je suis inquiet pour l'avenir du pays. Le pays est en guerre dans sa partie orientale et l'insécurité bat son plein un peu partout. Les Kuluna règnent dans les villes. Les Mobondo silencieux pendant les élections reprennent du service à l'ouest. Le social est catastrophique. A côté de nos députés et ministres millionnaires - milliardaires  - trinquent la majorité de la population. Comment quelqu'un qui touche impitoyablement 21000, 40000 ou même 200000 USD par mois pourrait-il être sensible à la misère de ses compatriotes. Tout le monde veut devenir député, ministre ou conseiller à cause de cette grave injustice sociale. Scandale géologique, le pays n'a jamais un leadership capable de gérer au profit de sa population. La corruption et des détournements en millions gangrènent le développement. L'eau et l'électricité demeurent des problèmes permanents. Je ne vois pas, je ne vois rien. Les politiciens se félicitent de leur bon travail, encensant tous les services de l'état pourtant défaillants. C'est au résultat qu'il faut les juger tous. Et là aucun politicien ne m'a jamais convaincu. 

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