Il ne faut pas être politologue ni diplomate ni spécialiste pour émettre un jugement sur la gestion d'un pays. Les coulisses du pouvoir sont souvent plus nocives que les calculs politiques qui gangrènent nos pays. La légereté avec laquelle nos institutions sont administrées, la négligence dans laquelle l'argent public de l'état est dépensé ou détourné, sont assez scandaleuses pour qu'on s'y arrête sérieusement. La qualité de nos dirigeants africains paraît très douteuse. On a parfois l'impression d'être dirigé par des pègres, des aventuriers, des bandits, des escrocs, des ambianceurs sans scrupule, des criminels de grands chemins, qui bafouent l'ordre constitutionnel, ne se soucient guère de servir le pays mais de s'enrichir illicitement. D'où l'impunité et le clientélisme enveniment le fonctionnement de l'état. Des millions de dollars disparaissent des caisses publiques sans que les détourneurs ne soient inquiétés. Quand bien même les fauteurs seraient emprisonnés, ils seraient acquittés aussitôt et retrouveraient encore des postes plus lucratifs. Népotisme, charlatanisme, incompétence, immoralité, corruption et imposture gouvernent nos institutions républicaines africaines. La faiblesse de l'Afrique c'est la faiblesse de ses institutions soumises à la volonté de ses invulnérables princes tyraniques. En réalité, nous ne possédons aucune notion claire et précise de l'état. D'où les à-peu-près et l'amateurisme qu'on observe au sommet de nos états africains. Les élections sont tellement entachées d'irrégularités que nos pays n'ont pas les personnes qu'il faut aux fonctions qui leur conviennent. Tout s'achète ou s'obtient par paternalisme et corruption. Jamais nous développerons nos pays dans ces conditions car la gestion de nos pays nous échappe, minée par des pactes et des intérêts égoïstes complètement étrangers au bien des citoyens.
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