J'ai eu le privilège d'avoir Mr Boubou pour condisciple et ami de 69 à 75 au petit séminaire de Kalonda. Un être fabuleux, peut-être l'homme le plus original que j'aie jamais rencontré! Nestor Kiala Ngoma, Pelé au football parce qu'il n'avait jamais avant le petit séminaire touché au ballon rond, et qui par la force de l'exercice est parvenu à se hisser au rang de "Seigneur". Entendez "Kibonge", ancien meneur de jeu de Vita Club.
Nestor excellait en récitation avec force gesticulations. Le brillant élève s'en régalait d'ailleurs, s'amusant à nous faire rire pendant qu'il profitait de ces interruptions pour se remémorer le texte. Eh bien, un jour, la machine a mal tourné. La suite du texte ne vint pas. "Mets-le contre le mur, le long de ton échine..." ainsi se termina piteusement sa récitation de "Le renard et le bouc". Cela, c'était aussi Mr Boubou.
Très versé dans les us traditionnels pelende, il aimait se faire appeler sociologue. Intelligence éveillée, comédien hors pair, tour à tour chanteur-musicien guitariste, il était le neveu du Vieux Tsabi, l'homme qui consommait 53 verres de bière par jour. (Sic).
Le gaillard était capable de danser "Yo nalinga" de Zaiko Langa Langa (Efonge) au rythme de "Chat botté", une chanson que les enfants exécutaient aux jeux de rue. Il fallait le voir dans ses oeuvres.
Boubou est entré en philosophie à la faculté de théologie catholique de Kinshasa où il respirait par les poumons de son maître à penser Tshiamalenga, qu'il appelait Tshiam. "Tshiam te dira" ou "Tshiam te répondra comme ça". Après un bref séjour en Allemagne, il a entrepris une thèse de doctorat à Fribourg en Suisse qu'il n'acheva pas, surpris par la mort le 24 décembre 1984.
Boubou était surprenant par l'originalité de ses raisonnements. Juste un exemple. Lorsque Mobutu avait changé le nom de Congo en Zaïre, lui aurait préféré "Nzadi" à la place. Et les habitants dans son vocabulaire auraient été appelés les "Nzadibois". N'est-ce pas génial pour un élève de troisième secondaire?
Une fois, chargé par l'abbé directeur de transmettre un message de reproche à notre classe, notre condisciple prenant fait et cause pour l'autorité, s'est mis en colère contre ses condisciples, à l'étonnement de tous.
L'ouverture de ses lettres était aussi à sa mesure: "Mystère Sériph", "Mystère Ngarené" et à moi "Mon cher Naja D." Le nom de sa fiancée ne fut autre que "Maman Lesa", appellation contrôlée.
Voilà vingt-sept ans depuis qu'il nous a quittés. Ses souvenirs demeurent vivants en moi comme chez beaucoup d'amis qui ont eu le privilège de vivre et d'étudier avec lui. Paix à ton âme, Nestor.
Nestor excellait en récitation avec force gesticulations. Le brillant élève s'en régalait d'ailleurs, s'amusant à nous faire rire pendant qu'il profitait de ces interruptions pour se remémorer le texte. Eh bien, un jour, la machine a mal tourné. La suite du texte ne vint pas. "Mets-le contre le mur, le long de ton échine..." ainsi se termina piteusement sa récitation de "Le renard et le bouc". Cela, c'était aussi Mr Boubou.
Très versé dans les us traditionnels pelende, il aimait se faire appeler sociologue. Intelligence éveillée, comédien hors pair, tour à tour chanteur-musicien guitariste, il était le neveu du Vieux Tsabi, l'homme qui consommait 53 verres de bière par jour. (Sic).
Le gaillard était capable de danser "Yo nalinga" de Zaiko Langa Langa (Efonge) au rythme de "Chat botté", une chanson que les enfants exécutaient aux jeux de rue. Il fallait le voir dans ses oeuvres.
Boubou est entré en philosophie à la faculté de théologie catholique de Kinshasa où il respirait par les poumons de son maître à penser Tshiamalenga, qu'il appelait Tshiam. "Tshiam te dira" ou "Tshiam te répondra comme ça". Après un bref séjour en Allemagne, il a entrepris une thèse de doctorat à Fribourg en Suisse qu'il n'acheva pas, surpris par la mort le 24 décembre 1984.
Boubou était surprenant par l'originalité de ses raisonnements. Juste un exemple. Lorsque Mobutu avait changé le nom de Congo en Zaïre, lui aurait préféré "Nzadi" à la place. Et les habitants dans son vocabulaire auraient été appelés les "Nzadibois". N'est-ce pas génial pour un élève de troisième secondaire?
Une fois, chargé par l'abbé directeur de transmettre un message de reproche à notre classe, notre condisciple prenant fait et cause pour l'autorité, s'est mis en colère contre ses condisciples, à l'étonnement de tous.
L'ouverture de ses lettres était aussi à sa mesure: "Mystère Sériph", "Mystère Ngarené" et à moi "Mon cher Naja D." Le nom de sa fiancée ne fut autre que "Maman Lesa", appellation contrôlée.
Voilà vingt-sept ans depuis qu'il nous a quittés. Ses souvenirs demeurent vivants en moi comme chez beaucoup d'amis qui ont eu le privilège de vivre et d'étudier avec lui. Paix à ton âme, Nestor.
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