"Claver,
Décidément, tu n'arrêtes pas ses élucubrations cérébrales. Mon oeil! Pour qui te prends-tu? Tu ne sais rien du Sénégal et t'empresses de raconter des inconsistances. On dirait que ton blog te sert d'exutoire psychologique. Qu'as-tu à critiquer la démocratie en Afrique toi qui prétends ne pas aimer la politique? J'ai l'impression que tu te plais à cet exercice ou tu voudrais justes remplir des pages sur ton blog. Quel regard sombre!
Aujourd'hui-même, la veille des élections, il y a encore des marches contre Wade au Sénégal. Il finira bien par céder. Etc." (Email du 25 février 2012)
A quoi je réponds:
"Erreur! Wade ira jusqu'au bout en dépit de violentes oppositions à sa candidature; et il gagnera les élections. Seule la mort le séparera du pouvoir, du moins c'est ce qu'il croit. Il est protégé par la légitimité. C'est au niveau de la Constitution que les Sénégalais auraient dû le bloquer. En plus, cet homme connaît tous les rouages du pouvoir au Sénégal, peut manipuler à son gré, corrompre, placer ses pions à des postes stratégiques. C'est son gouvernement, donc lui, qui organise ces élections. Or, en Afrique, tout dictateur qui a organisé des élections et les a perdues, l'aura voulu. S'il les perd au niveau des voix, il les gagnera au niveau de la commission électorale ou quelque autre appareil acquis à sa cause. Gbabgo, Gueï, Mugabe, Bongo Jr et Kibaki n'ont pas dérogé à la règle africaine. Mon poulpe est sans ambiguïté quant à l'issue des urnes sénégalaise de demain. Les mascarades d'observation et de vérification mises en place finiront par faire triompher, le moment venu, l'heureux candidat à sa propre succession. Tel est le lot de l'Afrique, notre destin.
Laisse-moi te dire. Wade comme Kibaki ou Mugabe, c'est un système, une machine au service des intérêts d'un groupe illuminé, secret ou visible. L'intérêt du peuple compte peu. C'est ces forces-là qui envoient "les guides providentiels" dans nos pays, comme disait jadis Sony Labou Tansi.
La politique constitue pour moi un objet littéraire. Elle se déroule comme dans un roman. Rien de plus. Les cas de figures sont prévisibles. Et mes analyses ne dépassent pas le seuil littéraire. C'est pour cela que je n'ai aucune prétention de politologue.
Quant à remplir les pages du blog, c'est un procès d'intention qui ne tient que de toi. Je t'ai toujours avoué que j'écris ce que je veux, choisis librement mes sujets et assume toutes mes contradictions. Et je parle de tout ce qui me passe par la tête. Selon les circonstances, je pourrais le lendemain soutenir l'inverse de ce que j'affirme aujourd'hui. Ce sera toujours moi, C."
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