- D'abord m'enrichir, c'est-à-dire avoir accès, grâce à ma position, à des contrats et crédits. Car un chef pauvre ne saurait être généreux. Je ne veux rien voler, mais simplement me servir des honneurs liés à ma dignité d'honorable. Comme pour développer un pays, le facteur humain est capital, j'épouserai trois femmes pour "populer" ma circonscription électorale. Je vois loin, moi, plus loin que le bout de mon nez. Vers la fin du mandat, je tenterai de faire un projet social euh... je ne sais pas encore quoi. Peut-être un magasin où les prix défieront la concurrence. Ce sera mon capital pour une réélection. Car notre population se contente bien des miettes qui tombent des tables des nantis. La politique, n'est-ce pas le plus beau métier du monde?
- Pourquoi ne pensez-vous pas à un hôpital?
- La population est trop pauvre pour rentabiliser les investissements qu'on y consentirait. Non. Le social va avec l'intérêt. En plus, j'ai trop de cousines pondeuses pour vraiment en tirer profit.
- Pondeuses pour des humains?
- Beh... oui. C'est tout ce qu'elles savent faire.
- Honorable, ne croyez-vous pas que vous insultez nos mamans?
- Que non, monsieur le journaliste! Je parle de mes cousines, pas de votre maman.
- Merci, Honorable, pour cette brillante interview qui fera la "une" de quelques journaux.
- Je vous en prie. Attention, ne déformez pas mes paroles. Je veux réussir un grand coup à travers les médias. Au fait, c'est grâce à vous que j'ai été élu.
- Vous êtes un grand génie appelé à réaliser un grand projet de société dans notre pays.
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