6 oct. 2013

Prof. Kankolongo sur l'école

LE PRODUIT DES SYSTEMES EDUCATIFS EST NOCIF
Le système éducatif mis en place avant et après l’indépendance n’a conduit qu’à la formation des diplômés (donc, des instruits) complètement déphasés, tout simplement parce que l’administration coloniale ne voyait dans la colonie qu’un prolongement de la métropole. Quant à l’école actuelle, la politique de l’éducation n’y est qu’une continuation de ce que l’administration coloniale avait mis en place. Jusqu’à nos jours, nous n’assistons pas à de véritables innovations. Devant les difficultés énormes auxquelles la RD Congo doit faire face, à savoir celles de gestion, d’alternance au pouvoir et qui ont suscité chez beaucoup de donateurs le sentiment négatif que nous traduirons par l’expression « congolo-pessimisme », il n’est plus à démontrer que le produit de différents systèmes mis en place par la coalition des forces négatives internes et externes est nocif pour le présent et l’avenir de la RD Congo.
Sur le plan interne, il faut un changement radical dans la conduite des affaires du pays. Ce changement passe par une restructuration de la politique de l’éducation : on doit privilégier l’enseignement technique, orienter l’enseignement supérieur vers la professionnalisation des premiers cycles universitaires, revaloriser une grande filière technologique du secondaire ou supérieur, insister sur l’éducation civique et religieuse, ancrer la notion de mérite dans les mentalités. Il faudra dépolitiser les «écoles et les universités, laisser libre cours à l’esprit de compétition fondé sur la recherche et la probité. Que la sanction, dans ses sens positif et négatif, soit rigoureusement appliquée dans la gestion des affaires publiques du pays.
Sur le plan externe, la communauté internationale doit appuyer toutes les initiatives populaires qui visent le changement en vue de créer la stabilité et la prospérité. Le peuple congolais est assez frustré par les prises de position qui ne tiennent pas comptent ni de son opinion ni de son sort. La communauté internationale doit soutenir la volonté populaire et non chercher à renforcer les acquis des forces négatives. Cela nécessite pour elle un changement de mentalité. Mais comment en arriver-là, puisqu’il faut, dès à présent, des hommes et des femmes intègres pour accomplir cette situation ? C’est à ce niveau que se situe le drame non seulement de la RD Congo, mais aussi des autres pays africains.
ALPHONSE MBUYAMBA KANKOLONGO
Professeur ordinaire à l’Université de Kinshasa  (Source: Lepotentielonline, 19.09.2013)

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