17 mai 2019

17 mai 1997-17 mai 2019: La démocratie en RDC

J'ai toujours contesté l'applicabilité de la démocratie dans nos pays africains. Les événements jusque là me donnent raison. La démocratie est hélène, laissons-là à ses fondateurs. Ce qui se passe dans nos pays est souvent entaché d'irrégularités qui en démolissent la rigueur et la force. La faiblesse politique de nos pays réside dans la volatilité de nos institutions. La Constitution peut être amendée à tout moment afin de plaire au leader en place plutôt qu'à la nation entière. Les institutions peuvent être mises au service exclusif du leader sans qu'aucune voix ne se lève contre cette pratique. Tout cela s'est vu, se voit et se verra encore. C'est, on dirait, notre lot.
Ce 17 mai 2019 soit 22 ans depuis que le président Mobutu Sese Seko a quitté le pouvoir, chassé par Laurent-Désiré Kabila. Que s'est-il passé entre-temps? Le Zaïre est redevenu RD Congo. Une guerre s'est déclarée en 1998, et Kabila père a été assassine en janvier 2001, succédé par son fils Joseph Kabange que les combattants appellent Hippolyte Kanambe. L'identité de ce dernier est controversée car d'aucuns l'appellent un fils adoptif plutôt que biologique. La rumeur peut fabriquer des rois et des reines. L'histoire jugera. 
Depuis les élections du 30 décembre 2018, il y a un nouveau président du nom de Félix Antoine Tshisekedi, le propre fils de l'opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Ce dernier aurait été désigné par l'ancien président qui tenait à garder pignon sur rue. Et on aurait fait marcher la CENI en la tirant par le nez. Tout cela se dit dans notre beau Congo Démocratique. D'autre part, Martin Fayulu, qui affirme avoir été élu à la hauteur de 62% des voix continue sa campagne de clarification pour réclamer la vérité des urnes. Y réussira-t-il au moment les institutions du pouvoir sont encore en train d'être mises en place? Il y a une majorité parlémentaire et sénatoriale acquise à l'ancien régime. Ce qui fait de l'autorité morale de cette plateforme politique FCC, Monsieur Joseph Kabila, un acteur incontournable dans la formation du gouvernement, dans la gestion de la sécurité, de l'armée et des finances du pays.
Les commentaires vont dans tous les sens selon qu'on appartient au pouvoir ou à l'Opposition. Une opposition presque inexistante et sans véritable poids étant donné que presque tous les gouverneurs, les sénateurs, les députés nationaux ou provinciaux appartiennent au FCC. On ne voit pas comment le président actuel peut juguler la force de cette institution. Un président sans majorité ressemble à un estropié de membres essentiels du corps. C'est cela la triste constatation des observateurs avertis, spécialistes ou non; et même du commun des mortels. On en arrive à se demander si notre pays n'est pas maudit. Pourquoi des questions de gouvernance aisément résolues ailleurs ont du mal à être intériorisées ou appliquées chez nous? Que l'ancien président invite chez lui tous les gouverneurs et députés de sa famille politique en toute légitimité ne trouble personne, encore moins le garant de la Constitution. Que le nouveau président se voie imposer des collaborateurs en dehors de son obédience n'inquiète aucun compatriote... On assiste à une léthargie politique sans nom, mais dont les conséquences se révéleront néfastes dans un proche avenir.A l'issue des 100 premiers jours de la présidence de SEM Félix Tshisekedi, l'opinion nationale et internationale par les réseaux sociaux et la presse, se demande qui dirige réellement la RDC. La question est pertinente d'autant plus que le président élu ou nommé n'a pas encore réussi à désigner un formateur pour son gouvernement. C'est apparemment là que le bât blesse. Il aurait signé des accords qui l'empêchent d'exercer ses fonctions de président avec tous les attributs ou fonctions que lui accorde la Constitution. La confusion est totale dans les esprits des Congolais. Nous ne voyons pas encore le bout du tunnel. Attendons de vivre le tournant de l'histoire.  

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