17 mai 2019

Floribert Mvunzi in memoriam

17 mai 2019. Avec une profonde douleur je viens d'apprendre de mon neveu Herrman Mawana la mort hier à Kinshasa de Floribert Mvunzi. Que son àme repose en paix!
Antonio a eu, je dois l'avouer, une vie particulièrement difficile. Lorsque je l'ai revu en janvier 2018, il essayait de prendre des fonctions au sein du gouvernement provincial du Kwango au titre de chef de bureau (?) aux Affaires coutumières. Rien qu'à le voir, on pouvait observer une certaine précarité dans son maintien et sa vie. J'ai eu une franche conversation avec lui. Ce fut notre dernière rencontre. Aux dernières élections législatives, son nom figurait comme premier suppléant du candidat Kikwa. Il a tenté de se faire une place au soleil.  
Comment dire? J'ai connu F. Mvunzi dès mon arrivée à Kimbau en octobre 1967, brillant élève de 6è primaire selectionné et orienté au petit séminaire de Kalonda. Condisciple de Benjamin Bwanana (+), Jean-Pierre Mankasi, Thomas Nzas, Nicolas Ngemi, Florent Gabati, Albert N'Koy, Séraphin Mbenza, Noël Matonga, Nsutieri, Muyembe, Ben Bulu, Bertin Mbolo, etc. Hannibal se révèlera très protecteur à mon égard devant les menaces des anciens. Les Kalondais se souviennent des bleusailles. Il poursuivra sa formation plutôt à Kenge. Deviendra enseignant à Kimbau avant de retourner aux études à Lubumbashi pour une licence en relations internationales ou sciences politiques. En 1993, il m'informe qu'il a obtenu une inscription pour un doctorat à l'université de Genève. Il faut l'aider pour les démarches. Puis on a perdu contact. Des témoignages disent qu'il était très social, participait à toutes les funérailles des gens qu'il connaissait.
Une chose que je n'oublierai jamais de lui à Kalonda, c'était au football. Hannibal était un joueur fort médiocre. Il jouait au foot parce qu'il était obligé de pratiquer ce sport pour lequel il n'avait pas de talent. De corpulence forte, il aimait intimider les adversaires: "Katuka kuna, katuka kuna, katuka... ", il tapait alors indistinctement et sur la balle et sur l'individu qui possédait la balle. Et nous, ne pouvant l'affronter de face, on ironisait: "Mu katuka mu kwenda wapi? Beto yonso ke bula balle, etc." Quelqu'un se souvient-il de ce que signifiait le verbe "chauffer" au foot à Kalonda? Il s'agit d'un genre de foot pratiqué par les séminaristes de façon brutale, violente, efreinée, hystérique. Certains appelaient cela "Coupe du Monde", on cognait tout ce qui passait, on frappait la balle contre l'adversaire, de préférence de la classe adverse. Une aubaine sur un plat d'or pour les anciens que de "chauffer les nouveaux". Je revois Antonio à l'oeuvre dans cette sorte de carnage autorisé sur le terrain. Du foot sans loi quoi. 
J'ai reçu à son sujet des nouvelles sporadiques par quelques proches tels Félicien Munday, mais surtout Constant Mawana. Une vie familiale mouvementée, un statut social à la limite de la débrouille kinoise. Autant d'indications sur les difficultés qu'a endurées notre frère.
J'ai revu Floribert aux obsèques de ma mère en 2012 et de ma nièce Alida en 2014. Je lui en suis reconnaissant. La dernière image de lui que je garde gravée dans ma mémoire date de janvier 18 à Kenge. Condoléances émues à sa famille biologique et aux amis.
Wenda mboti Floribert mwana mama. Nzambi ka kuyamba ku hata diandi. Tuyindulaka betu tuzingi yaku.

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