J'ai vu et approché des politiciens, des diplomates au cours de mes voyages, conférences ou dans mon entourage. Je les respecte tous et admire leur désir de servir leurs communautés ou peuples. C'est là que je me pose beaucoup de questions. Plus ils parlent du peuple, plus ils s'approprient ce peuple, moins ils le défendent et deviennent soit autoritaires soit des égoïstes sans scrupule. Leur ego devient tellement encombrant qu'on confond les intérêts personnels avec ceux du peuple.
Un de mes vieux qui fut secrétaire particulier d'un opposant bien connu m'apprit un jour que son boss s'acheta un appartement dans un quartier huppé de Bruxelles aussitôt qu'il reçut de ses sponsors occidentaux et orientaux le soutien financier destiné à sa lutte politique. A la barbe de tous, il liquida ses dettes personnelles, disparut de la circulation après avoir vidé tous les comptes. Ce n'est pas un roman, mais une réalité historique. Pour les dirigeants de nos pays, l'engagement politique est souvent source d'enrichissement. Pour les dirigeants des pays riches, l'enrichissement est là aussi mais sous une autre forme. Au delà de leurs carnets d'adresses, ils décrochent ou font décrocher d'onéreux contrats, et manipulent ainsi des affaires juteuses. On dit que Mr Trump consacrait ses 400.000 dollars de dotation annuelle à des œuvres sociales. Mais la chose commune à tous est la corruption du pouvoir.
Une fois au sommet de la gloire, on se croit tout permis. On réfléchit en fonction de sa fortune. On se moque du pauvre, insulte l'autre ou l'étranger, on tire les sujets et toute l'administration par le nez. On s'y accroche comme si on y était né, comme si on était le maître du monde. Les relations changent désormais: on se fait adorer de ses proches, on exige que le subordonné s'incline ou professe des louanges à son endroit. Culte de soi. On organise des rallies de Rock n Rolls où l'on regrette de manquer de guitare. On se fait accueillir comme un prince à New York par des populations affamées et envieuses de votre pouvoir. On impressionne tout ce qui est autour de soi. C'est le pouvoir.
Et quand ce pouvoir est à sa fin, on va chercher à vider les caisses de l'état comme les bandits du Libéria et de Sierra Léone. Un président, un gouverneur, un administrateur de territoire ne font pas mieux. Le chef envoie ses agents, à défaut de se présenter lui-même, à la banque pour pour retirer en catimini, contre rétribution sonnante, toutes les recettes de l'état. Politique, on vole. Politique, on trahit le peuple. Politique, on a les mains propres comme un chat qui se lèche du sang de la souris. Mr Propre n'est jamais le moins corrompu. C'est dans la règle et la nature du pouvoir: il corrompt. Ce n'est pas moi qui vous l'apprend.
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