L'histoire de la RDC est jonchée de multiples guerres ou affrontements armés. Depuis son indépendance, la RDC a connu des rébellions à répétition à l'intérieur comme à partir de l'extérieur. A ce jour, des poches de rébellion et des territoires entiers sont aux mains d'étrangers. C'est bien de dire que c'est le pays est convoîté par ses voisins qui lui volent ses ressources minières avec la complicité de ses propres fils et filles. C'es bien de dire qu'il est trop grand pour être bien administré et qu'il faudra le balkaniser par une décentralisation administrative ou par une annexion de fait à l'initiative des voisins. La gangrène rwandaise est trop imposante pour être éradiquée. Au dire de certains observateurs, le vrai pouvoir de Kinshasa réside à Kigali. Les analystes les plus perspicaces et certaines franges de l'opposition voient le triste sort de la RDC dans ces massives infiltrations étrangères au sein des institutions comme la présidence, l'armée, la sécurité, les renseignements, etc.
Il n'y aura jamais de paix en RDC tant qu'elle restera entière: il faut la balkaniser. Tout est mis en oeuvre pour que nos voisins rwandais, ougandais, burundais, zambiens, angolais, coupent leurs parts du grand gateau congolais. Cela se dit, cela s'illustre aussi. La volonté des grandes puissances - Etats-Unis, Grande Bretagne, France, Chine - de garder la main basse sur les immenses richesses de la RDC serait à la base de cette situation de destabilisation systématique. Les liaisons tentaculaires entre le pouvoir de Kinshasa et ses voisins sont hélas trop confuses pour l'acquitter du lourd soupçon de complicité qui pèse sur lui. L'opinion prétend à tort ou à raison que ce pouvoir sert de marionnette au maître de Kigali. Plusieurs faits et gestes probants poussent à le penser. La dernière sortie médiatique de l'ambassadeur Vincent Karega peut servir de leçon. Comment un ambassadeur qui insulte et humilie les leaders congolais dans leur propre pays, s'imisce dans les affaires des Congolais, est-il maintenu sans être inquiété à son poste à Kinshasa? Les quelques manifestants qui ont oser protester ont été maîtrisés par la police.
Aurons-nous jamais la paix? Non, jamais si les autorités continuent à fermer les yeux sur ce qui se passe sur toute l'étendue du pays. A Beni, on tue. Au Katanga, le sang coule. A Rutshuru et dans l'Est, des groupes armés rwandais et ougandais alliés à des congolais font la loi. De temps en temps on apprend que l'armée nationale congolaise a repris un village, pacifié une zone, alors que toute la région demeure un terrain propice à la terreur et aux impitoyables tueries. La mort de l'ambassadeur Attanazio n'est qu'une goutte dans l'eau comparée aux milliers des massacres qui s'y effectuent au quotidien. Tout cela illustre la puissance de nuisance de ces groupes armés qui imposent leur loi sur ces immenses territoires montagneux de l'Est du Congo. A l'allure où vont les choses, cette poudrière criminelle demeurera une arène sauvage et meurtrière.
Aurons-nous jamais la paix? Oui si la volonté politique est mise à profit. Des rébellions se soulèvent dans le pays sans que le président siégeant à Kinshasa ne fasse un tour dans ces régions, préférant voyager pour l'étranger. Des milliers des citoyens meurent suite à ces attaques, à des naufrages ou catastrophes naturelles, sans qu'un jour de deuil national ne soit proclamé. Les politiques sont plus préoccupés de s'enrichir, de garder le pouvoir, de piller les biens et l'argent, que de protéger la population, que d'améliorer le système sanitaire ou la condition sociale de leurs concitoyens. La paix reste le dernier de leurs soucis tant qu'ils ont accès à l'argent, au luxe et aux voyages en jets. Tant que l'esprit pilleur règnera à tous les niveaux, il n'y aura jamais de paix. Pour avoir la paix, il faut un sens de sacrifice et de patriotisme. Cela fait gravement défaut à notre élite politique et intellectuelle.
Tout cela se résumerait à la notion de l'état qui nous manque viscéralement. Nous ne savons pas ce que c'est. Etat moderne, modernité, pays émergeant, état de droit, démocratie, bonne gouvernance... des slogans qui n'ont aucun sens. On tripatouille au lieu de gérer l'état et en faire une nation où chacun trouve sa place. Observez attentivement, vous comprendrez pourquoi la question de la paix restera entière: Aurons-nous jamais la paix? Peut-être, mais pas de notre vivant.
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