Rien qu'à croiser les informations qui circulent sur le net, on n'en arrive à se poser la question sur la vie d'un Africain. Que vaut la vie d'un Africain? Nous mourons par centaines ou millier comme des mouches sans qu'aucune reconnaissance ne nous attribuée. L'ambassadeur d'Italie est mort avec son garde de corps, mais c'est à peine qu'on évoque le nom du chauffeur congolais qui était avec lui. Son nom n'est même pas connu, encore moins sa famille, alors même qu'il était au service de sa nation. Les Italiens font du bruit, rappatrient les cadavres de leurs compatriotes alors que le notre est porté disparu dans l'anonymat pour ne pas dire laissé pour compte. Lorsque l'Etat d'Israel échange des centaines de prisonniers contre un seul des leurs tué/vivant en Palestine ou en Syrie, on peut apprendre quelque chose sur la valeur qui est attachée à la vie d'un concitoyen. Chez nous en Afrique, on a partout l'impression d'une démission totale de l'état.
J'ai été très touché par la vidéo d'une Congolaise qui plaide pour l'amélioration des conditions sanitaires dans son pays. Elle évoque l'insalubrité des hopitaux, l'insuffisance des médicaments ajoutée à l'impaiement des agents médicaux, au manque d'eau et d'électricité. La situation déplorable des infrastructures médicales montre à suffisance que la vie d'un Africain ne compte pas, alors pas du tout. Les nantis se font soigner dans des centres médicaux onéreux inaccessibles aux communs de mortels lorsqu'ils ne se transfèrent pas à l'étranger. Les cliniques universitaires ou les hôpitaux centraux, jadis des fleurons de référence et prestige en Afrique, sont devenus de sordides mouroirs à ciel ouvert. Pourquoi nos ministères de la santé ne les maintiennent-ils pas à un niveau acceptable de gestion, de salubrité ou de viabilité? Où vont les milliards investis dans ce domaine? Le fléau est commun dans toute l'Afrique.
Le domaine médical en Afrique est géré à l'image de tous les autres services du continent, c'est-à-dire à l'aune de la corruption et des détournements des fonds de projets. A la tête de ces ministères on a vu n'importe qui. Des professeurs comme des pharmaciens, des hommes d'affaires comme des infirmiers. Des milliers de "dons" reçus s'évaporent comme la fumée de cigarette. Des projets médicaux sont bricolés pour alimenter sa pharmacie ou son centre médical personnels. Au lieu de prendre des initiatives au service du bien-être de la population, le ministre attend sans broncher les diktats de l'OMS et des puissants trafiquants de produits pharmaceutiques. Bref, la santé n'a jamais été la priorité du leadership de nos pays. Comme la vie d'un Africain ne compte pas, policiers et militaires sont régulièrement payés, équipés lourdement pour mieux tuer la population et défendre le régime en place. Les hôpitaux populaires sont pillés, des hôpitaux sont érigés pour les riches, les forces armées sont motivés. Dans ce scénario, la vie d'un Africain est plus exposée à la mort qu'à la vie. Elle tient par la bonté de Dieu.
Résistance et résilience! En dépit de tous les dangers qui le guettent, l'Africain résiste héroïquement aux assauts des maladies, contagions et des dangers liés à sa sécurité physique. Mais sa vie est sacrifiée à l'insouciance de ses gouvernants corrompus qui n'hésitent pas à le soumettre comme cobaye d'expériences biologiques et de tests de vaccins. La vie d'un Africain ne vaut rien, à tel point que même ceux qui sont sensés la protéger ou la soigner n'en ont cure. Ce dernier résiste, tient bon et vainc la souffrance et la maladie.
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