C’est la question. Si le vénérable Tchicaya U Tam’si se demandait comment vivre, notre survie constitue aujourd’hui la question fondamentale. Comme je souhaiterais être au Congo en ce moment, m’enrôler afin de décider sur le leadership à venir. Ma voix ne changerait peut-être rien à la donne générale, j’aurais cependant au moins eu le loisir de faire mon choix en me pliant sans rechigner aux injonctions électorales. J’aurais élu un autre millionnaire potentiel, si je dois me référer à l’article sur les salaires faramineux de nos leaders. Ne croyez rien de ce qui s’écrit car je suis avant un littéraire, et je le demeurerai. Nul ne pourra changer mon avis sur la res politica. Politica, politica, mani pulite!
Entrez toutes et tous en politique. C’est le seul métier qui paie; celles et ceux qui en bénéficient ne valent pas mieux que vous; c’est le seul moyen de vivre à défaut de survivre. Allez du côté du pouvoir car s’engager dans l’opposition ne paie rien. Le peu dont vous disposez vous sera enlevé. N’avez-vous pas vu comment les gens ont tourné subitement casaque afin de bénéficier des ressources du pays: argent, biens, véhicules et autres avantages (soins, voyages, gardes-corps). Allez ou venez encore me parler de service de la nation. Cinq ans d’opposition, c’est long; et la vie est courte. Parole no pas de littéraire et de politicien chevronné. Le même gars qui a chanté et dansé pour Mobutu avant-hier, et acclamé Kabila fils hier, clame aujourd’hui sans coup férir son soutien total à la réélection de Tshisekedi. Être caméléon, c’est ça la survie… politique. On s’enrichît à chaque coup. Dieu seul sait à quel prix. Dieu seul sait au prix de combien de sacrifices et de trahisons. Seul compte le résultat. Politique, politique, mani pulite! J’adore la politique. Un portable des caractères humains comme aurait soutenu La Bruyère.
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