20 avr. 2024

Une journée douloureuse

19 avril 2024. Hier, j'ai passé une journée très douloureuse. Ayant appris qu'on détruisait les tombes au cimetière RVA près de l'aéroport de Ndjili, j'ai décidé d'y aller moi-même et apprécier la situation de la tombe qui porte la dépouille de Maman. Les chefs de terre Bateke ont déjà vendu tout le lotissement sur plusieurs hectares profanant ainsi les tombes et le cimetière. A ma grande et douloureuse surprise, c'était pour constater que la concession a été vendue à quelqu'un qui habite Kinkole, qui y a mis une petite baraque de 3m sur 3 en tôles. Et dans ce bivouac de fortune louent une dame et ses trois enfants. Une chance énorme que de revoir la tombe de Maman dans l'herbe sans les inscriptions d'identification ni la photo de Maman. Une tombe sans nom ni aucune empreinte prouvant que c'est elle. La solidité de la pierre tombale doit avoir joué un rôle pour qu'elle soit épargnée de la destruction immédiate car toutes les tombes alentour sont vides ou vidées des corps et cercueils. Un spectacle vraiment macabre. Personne n'a su me donner l'identité de l'actuel propriétaire ni son numéro de portable. Nous avons réussi à trouver des croques-morts qui avaient construit la tombe à l'époque. Deux solutions: soit construire un mausolée soit exhumer la dépouille et le déplacer dans un autre cimetière plus sûr. En cas de mausolée, il faudra un certificat des chefs de terre garantissant la non-destruction de la tombe. Contradictoire lorsque l'on sait que ces terrains construits seront plus dévalisés, et détruits pour l'agrandissement de l'aéroport de Ndjili. A long terme, la solution de l'exhumation est la meilleure. Tel est le triste sort réservé à Maman dans son repos éternel. J'y retourne cet après-midi.

Je ne comprends pas qu'aucun de mes cinq frères et soeurs vivant à Kin ne se soit sur le lieu pour se rendre compte de cette situation avant mon arrivée. Blessed. 


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