"Toi y en a pas singe parlant bien sûr?", "Où vont-nous?" Mes congénères reconnaîtront aisément dans ces questions la voix d'un de nos plus brillants condisciples, Mr Boubou, d'heureuse mémoire. Paix à son âme!
Oui, c'est le cas de se la poser: Où allons-nous? Les blocages politiques se multiplient alors que le temps avance, ou presse pour d'autres pressés d'en finir avec les confusions qui se suivent depuis le début de cette année. Notre élite politique est, on dirait, à bout de souffle. Le statu quo est de rigueur. On avance d'un pas, ça bloque de deux pas. On avance de deux pas, ça bloque d'un pas. On tire prétexte de tous les événements pour justifier cette schlérose ou cette inertie qui éternise l'incertitude. Un ministre est passé annoncer l'impossibilité de rassembler l'argent nécessaire à l'organisation des élections. Puis la CENI a annoncé l'enregistrement de plus de 15 millions sur le fichier électoral, invalidant la somme préconisée par le ministre. Pourquoi ou dans quel but sème-t-on le doute dans la tête de la population? Il y a une absence totale d'orientation, on dirait, une volonté d'entretenir un chaos et de prolonger l'attente. Au sommet comme à la base, on attend. On est dans l'attente de quoi? De l'imprévu au lieu de planifier la vie politique et sociale du pays. A présent, on a presque oublié l'accord de la Saint-Sylvestre comme j'entends dire, on s'occupe du premier-ministre mais conditionné par l'enterrement de M. Tshisekedi. On politise tout, même le cadavre d'un opposant. Cela me donne de la chair de poule. Avons-vous vraiment perdu le sens de l'humanité à ce point? C'est toujours du temps gagné pour les pêcheurs en eau trouble.
"Les morts ne sont sacrés que pour toi," rétorque mon pourfendeur de lecteur critique. "Au pays des charniers et des fosses communes, la mort d'un acteur politique, fut-il un héros, ne signifie plus rien. Ou bien elle n'a de signification qu'en termes de positionnement politique. Le calcul impose qu'on en tire tous les atouts stratégiques qu'elle pourrait apporter. N'osez pas évoquer nos traditions longtemps dévaluées et oubliées. Au lieu d'enterrer l'illustre disparu, famille politique, famille biologique et gouvernement s"empoignent et suivent un agenda qui n'a hélas rien à voir avec l'événement. Voilà bientôt un mois depuis que Tshisekedi est décédé, le rapatriement du corps en reste encore à l'étape des préliminaires. Beaucoup de questions à se poser, et les réponses sont souterraines mais visibles, opaques mais claires. Dans l'entre-deux! Alors là, le Nzadibois Nestor Kiala aurait pertinemment posé la question: Où vont-nous???" Pour quoi je dis: la politique a des schémas insondables... que dis-je, des navigations à vue d'oeil. Le sommet de l'iceberg pointera bientôt à l'horizon.
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