J'ai toujours affirmé que nous Africains sommes complètement étrangers à la démocratie. C'est cru comme discours, mais c'est la réalité. A part le cas de quelques pays avancés en ce domaine et qui se comptent sur le bout des doigts, la majorité de nos leaders s'en moquent. Ils se dotent des structures qu'ils taillent à leur mesure pour manipuler les données et usurper continuellement le pouvoir. J'entends le vrai pouvoir, c'est-à-dire armé et financier. La démocratie n'est qu'une façade, voire une farce de mauvais goût. Rares sont les pays où la démocratie fonctionne effectivement en Afrique.
Mon collègue kenyan n'a cesse de le dire: "We have never had a president really elected in my country. All the elections were fake. The results were already known. Election is a tragical comedy." Bien dit cher ami. Les mascarades électorales sont fréquentes en Afrique, presque partout. La corruption a élu domicile partout. On soudoie tout le monde, on achète les voix au lieu de les mériter, à défaut de manipuler la machine à voter elle-même pour son propre compte. On influence la commission électorale dite indépendante et la cour constitutionnelle à coup d'espèces sonnantes et trébuchantes. On acquiert les outils compteurs du processus. Comment des machines à voter peuvent-elles se retrouver chez des individus? Lorsqu'il s'agit de politique africaine, toute logique tombe. Tous les cas de figures imaginables et inimaginables se donnent rendez-vous sur l'arène de la propagande politique africaine.
Au lieu d'avancer, nous reculons. Et plus les années se suivent, plus les contestations se renforcent, se raidissent au point qu'on se demande si nous nous en sortirons jamais. Nous sommes dirigés par des personnes qui nous humilient, nous déconsidèrent et ne nous respectent pas. Le peuple, c'est eux. Le peuple ne décide rien puisque sa voix n'est pas entendue. La vérité des urnes, une aberration. En fait, tout ce que nous apprenons à l'école, en droit, tout est sapé par la volonté de quelques individus qui tiennent délibérément le peuple ou le pays en otage. On crée le chaos pour sauver sa peau. On crée la diversion pour détruire le fonctionnement de l'Etat. On crée la confusion pour continuer de régner sans mandat sur le pays.
Voilà un président désigné sans outils de fonctionnement. Un véritable manchot. Do you know the skull of Ikemefuma? Un président sans défense, ni finance, ni sécurité, ni armée. Cet estropié est finalement président de quoi? Comment peut-il fonctionnement dignement? Nous sommes devant une situation de porte à faux, une impasse démocratique, dans une république bananière quoique toutes les bananeraies soient déboisées, calcinées et anéanties depuis des lustres. Une tragédie vécue au quotidien.
Tout cela se voit en Afrique. La faiblesse de nos institutions est flagrante; elle vide nos pays de tout respect. Le comble, c'est que ce simulacre sans gouvernement propre est reconnu par la communauté internationale, accueilli avec pompe dans les chancelleries des pays réputés les plus démocratiques de l'univers. On se moque de qui finalement? Le ridicule ne tue pas, dit-on. Comme quoi la démocratie est un vain mot pour les Africains. Tout le monde y croit sauf nos leaders.
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