4 mars 2019

Les élections présidentielles en Afrique

George Owell a écrit: "Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres, n'est pas victime. Il est complice." Cette assertion de Owell relayée par Whatsapp inspire ma réflexion d'aujourd'hui sur la démocratie africaine.
1. Un processus électoral aux enjeux imprévisibles. La RDC a élu Felix A Tshisekedi. Le Sénégal a réélu Macky Sall. L'Algérie en est aujourd'hui au bras de fer entre Abdelaziz Boutefila, 82 ans malade sur chaise roulante, et des opposants à sa candidature pour un cinquième mandat. Voilà des réalités récentes qui en fait confirment le malaise démocratique en Afrique.
2. En RDC d'aucuns affirment et clament haut et fort que FA Tshisekedi a été nommé par l'ancien régime qui garde tous les rouages du pouvoir plutôt qu'élu par le peuple congolais dans sa majorité. Le fameux dauphin du régime a disparu misérablement, mais le pouvoir de Kabila a réussi á lancer une autre carte gagnante: Tshisekedi, effaçant du coup l'échec d'une onéreuse campagne électorale. Ainsi se justifie l'entêtement de Martin Fayulu pour rétablir désespérément ce qu'il appelle la vérité des urnes. On peut se demander s'il y en a jamais eu dans ce pays. On se souvient de l'histoire du troisième penalty jadis lancée par Moise Katumbi, un opposant de fait interdit de séjour ou de retour au pays à cause d'embarrassantes affaires judiciaires qui le menacent.
3. Au Sénégal aussitôt que la Cour constitutionnelle a annoncé les résultats déclarant Mr Macky Sall président réélu, l'Opposition est tout de suite montée au créneau pour dénoncer une massive fraude électorale dans un pays pourtant réputé démocratiquement avancé. Le Sénégal est souvent cité en exemple en matière de démocratie. Déjà quelques personnages importants annonçaient qu'il passerait au premier tout. C'est ce qui s'est effectivement passé. L'Opposition remet en cause tout le processus, accusant la Commission électorale de concussion avec le régime.
4. En Algérie, c'est Monsieur Boutefilka qui ne veut pas passer la main. Il n'est pas prêt à lâcher le pouvoir. Ce n'est peut-être pas lui, mais les caciques qui tournoient autour de lui depuis des années et qui, sans aucun doute, ne voudraient rien perdre de leurs avantages et des richesses accumulées au cours de la présidence de leur autorité morale. Ils veulent l'exploiter jusqu'au dernier souffle. Il croit mener la barque alors même qu'il n'est soutenu que par des intérêts saugrenus et sans valeur pour les Algériens. Il est temps de vous reposer, Monsieur le Président.
De ce qui précède il me revient de conclure qu'en Afrique le pouvoir présidentiel n'est pas du tout acquis démocratiquement; il est souvent le fruit d'arrangements mafieux, de retouches de constitutions, de manipulations emberlificotées et fumeuses concoctées pour des intérêts des puissances étrangères. L'individu-président est adulé, voire déifié au moment même où par irresponsabilité, incompétence et corruption, il brade ou pille les ressources naturelles du pays, détruit l'infrastructure socio-économique et le tissu social de la population. Il n'a cure de la misère de ses gouvernés. Ainsi assistons-nous à des scénarios complètement inédits à l'issue des élections présidentielles en Afrique. Les élections présidentielles ou législatives en Afrique sont tout sauf souveraines, démocratiques et transparentes.

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