25 octobre 2021. Je ne le savais pas avant mon arrivée au bureau. C'est l'agent de la sécurité qui m'a informé du coup d'état au Soudan. Je l'ai remercié et lui ai promis de prendre plus d'informations. Retour à la case-départ.
En un temps relativement court ont eu lieu trois coups d'état en Afrique, renversant des présidents démocratiquement élus de leurs sièges. Après le Mali et la Guinée, c'est au tour du Soudan de subir un changement de pouvoir opéré par des militaires. Assimi Goita a pris le pouvoir en mai à Bamako, Mamadi Doumbouya en septembre à Conakry, aujourd'hui c'est à Khartoum. Tout ce que l'on sait, c'est que, aujourd'hui le Premier Ministre a été arrêté, qu'il y a environ 3 morts et 80 blessés par balles. La population voudrait d'un pouvoir civil plutôt que militaire, se voit de fait réprimée par les forces armées. La situation du Soudan est particulière, précaire et incertaine: les militaires ont gardé le pouvoir depuis le départ d'el-Bechir. C'est toujours le général Abdel Fattah al-Burhan à la manoeuvre, mais le scénario est le même partout: arrestation des autorités de la transition, suspension de la constitution, fermeture des frontières, etc. Les militaires ont une mission: remettre de l'ordre là où les civils ont échoué. Malgré les condamnations de l'UA et des puissances occidentales, ces soldats finissent par imposer leur volonté. Ce n'est pas nouveau, c'est du déjà vu. L'Afrique entière se trouve au bout du fusil et à la portée de n'importe quel général ou colonel. La démocratie africaine étant inconsistante, volatile et peu fiable, l'Afrique des coups d'état a encore de beaux jours devant elle.
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