La vulgarisation des motos fait des ravages au pays des motards. Il y en a partout, même dans les villages les plus reculés. Une femme handicapée vendait de l'essence dans un village. Comme sa case n'était pas cimentée, elle a creusé un trou dans lequel elle gardait le fruit de son travail: un pactole enviable dans un village si pauvre. Un jour, l'inimaginable est arrivé: un bidon d'essence a pris feu alors qu'elle préparait son dîner. Au lieu de se sécuriser, elle a décidé d'aller récupérer son argent dans la case, et n'en est jamais ressortie. Voilà un drame qui aurait pu être évité. Et la dame, c'est une parente qui vivait seule avec ses deux enfants, à Mikula. Paix à son âme! Je parie que de tels drames se sont passés et se passent encore dans ce pays des Wewa.
Des erreurs fatales, on en commet, on en commettra toujours. Cela dépend: beaucoup, peu, souvent. Cela dépend de plusieurs facteurs. Certains attendus, d'autres inattendus. Cela dépend du tempérament de l'individu: lorsque l'on est pressé d'obtenir quelque chose, se presser mène souvent à de telles erreurs. Mal percevoir ou concevoir quelque chose peut aussi mener à des conséquences inattendues. Comme je l'ai dit: c'est une histoire d'un instant. Il suffit de prendre la mauvaise décision ou de déconsidérer un détail, tout le fléau se déclenche. C'est comme quelqu'un qui s'accroche une corde au cou pour tenter d'imiter ou de simuler un suicide. De l'instant qu'il s'accroche la corde, fut-ce pour une seule seconde, il est déjà un suicidé. Ainsi en est-il des infections graves et bénignes qui se contractent par négligence. L'instant est un moment décisif. Il constitue la frontière entre le raisonable et l'irrationnel, la barrière entre le fleuve et la terre, la limite entre la raison et la folie. Le message que je me débats à faire passer mais que je n'exprime pas clairement, c'est que l'erreur existe autour de nous, qu'elle fait partie de notre vie, et que nous sommes enclins à la commettre sciemment ou à notre insu. C'est comme un coup de butoir, une épée de Damoclès sur notre tête. Elle nous menace tant que notre esprit n'est pas éveillé. Il y en a qui en arrivent à regretter d'avoir manqué d'agir à l'instant décisif et de prononcer la parole qu'il fallait. L'occasion idéale s'est dérobée sous les yeux. Il arrive de poser un acte qu'on regrette soudain, dont on a pas peser les conséquences ni prévu les tenants et les aboutissants. C'est comme un chateau qui s'effrondre devant les yeux ahuris de ses propriétaires ou usagers. C'est comme une flamme, si minime au départ, qui brûle un village entier semant le désarroi et le désespoir. Comme une tige d'allumette abandonnée au bord de la route qui peut incendier des vastes forêts et brousses. Aujourd'hui, oublier de porter son masque dans un lieu infesté par le coronavirus peut vous coûter la vie, ou la mort; c'est selon. Un petit rien, c'est ça l'erreur fatale. Une histoire vous tombe dessus, et vous perdez toute votre fortune. Il faut accepter ses échecs, se remotiver et garder une foi inébranlable en soi. Le risque de tout perdre est là, permanent, vous tirant à gauche et à droite. Discipline, mesure, vigilance. Un temps d'inattention, un goût excessif pour l'argent ou des plaisirs mondains, une négligence de l'ordre, une consommation exagérée des drogues, etc. tout cela peut constituer d'irrémédiables erreurs. Attention. Il n'y a pas de sorcellerie ni de magie dans cet univers là. Pas de fatalité qui vous contraigne à oublier vos rêves. Vivez lucides, calmes et stables. Laissez passer le vent (fatal).
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