Ce 24 juillet 2022, les armes ont crépité dans différents certains quartiers de Ouagadougou pour renverser le président Roch Christian Kabore. Constitution suspendue, gouvernement et assemblée abolis, frontières bloquées, couvre-feu imposé. A la suite de plusieurs mutineries, l'armée se retrouve de nouveau aux commandes du Burkina Faso. Un énième coup d'état en Afrique. Une Afrique violente où tout se règle par la force, la force des armes. A n'importe quel moment, l'armée est en mesure de prendre le pouvoir comme bon lui semble, remettant en question tout le processus démocratique en cours dans les pays. Le monde entier va protester, les putschistes seront déclarés illégitimes mais finiront toujours par s'installer solidement au pouvoir jusqu'à ce qu'une autre bande d'assoiffés de pouvoir et de vengeurs de l'ancien régime ne revienne semer la panique. Chaque coup d'état, ai-je observé, a sa méthode, son histoire et ses prétextes. La méthode peut être violente, comme elle peut être cruelle et impitoyable semant des morts par centaines. Elle peut être douce, en sourdine, parlementaire comme Ben Ali avait écarté le vénérable Bourguiba. L'histoire est justifiée par une remise d'ordre dans le monde corrompu et incivique des politiques véreux, traîtres et jouisseurs. Voilà Kaboré remplacé par son homme chargé de l'anti-terrorisme: Paul-Henri Sandaogo Damiba, Lieutenant Colonel. Le MPSR, Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration, dont le sieur Damiba est le président, vient à la rescousse d'un leader affaibli par des massacres et des mutineries qui ont endeuillé le pays. Mobutu n'avait-il pas, en son temps, renversé Kasavubu une semaine après avoir été élevé au poste de chef d'état major général? Même scénario 57 ans plus tard. Le Burkina Faso offre le spectacle d'une longue histoire de putschs; est-il destiné à être un pays à coups d'état permanents? C'est la question que je me pose.
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