Parti de la Barbade le 27 février, je suis de retour ce mercredi 5 avril 2022. Plus d'un mois loin de ma famille, c'est beaucoup. Je suis allé assurer mes enseignements à l'ISP Kenge. Les cours se sont déroulés dans l'ambiance habituelle de chez nous avec ses inévitables déboires. Je dois avouer m'en être plutôt bien sorti. J'ai reçu des collègues et étudiants un accueil courtois, une assistance généreuse et une collaboration sans complaisance. Le retour a été plus calme que l'aller. Normal, car j'ai fini l'éprouvant marathon de travail. Bravo aux étudiants pour leur dévouement assidu et leur soif d'apprendre, quoique parfois ils aient tendance à déifier le professeur. Me revoilà donc dans mes pénates.
Je reviens avec plusieurs questions, des doutes et des incertitudes en tête concernant aussi bien la famille que le pays. J'entends les relations humaines en Afrique et l'état actuel du développement. La structure familiale a changé du fait que chacun a les yeux braqués sur sa progéniture. Peu/pas de temps ni d'intérêt pour les autres. Il y a des personnes que je ne vois que parce que je vais vers elles. Et si elles font le pas de venir vers moi, c'est souvent dans le but d'en tirer quelque intérêt particulier.
Notre pays s'enlise dans la pauvreté, la corruption et la misère. Se développera-t-elle jamais? Rien ne se voit ni ne se sent. Avenir imprévisible. Course au pouvoir. Tout porte à croire que les élections connaîtront du retard, donc glissement. Pauvreté parce que le pouvoir d'achat a nettement diminué avec la montée fulgurante du dollar sur le marché d'échanges. Corruption parce qu'elle est dirigée par une bande de prédateurs qui se distribuent le gateau qu'est le territoire congolais. Un gouvernement remanié où on retrouve 8 ministres originaires du Sud Kivu alors que le pays compte 26 provinces. Un gouvernement où des prisonniers pour crimes de guerre et détournement des fonds se refont peau neuve pour mieux tuer et détourner. Misère d'un peuple terrorisé et muselé par la prédaterie au sommet de l'état où les frappeurs sèment la loi et plongent le pays entier dans le marasme. Un pays pillé par ses voisins qui construisent leur développement sur l'exploitation de ses ressources minières ou agricoles. Un pays où la démocratie affichée n'existe que comme de vains mots. Ce tableau est certes sombre, mais aucune lueur d'espoir ne pointe à l'horizon.
Congolais, passez à l'action plutôt que de vous plaindre du Rwanda et consort. L'heure est à la défense de l'intégrité territoriale en dépit de la volonté des puissants de ce monde décidé à le balkaniser. Triste sort d'un pays occupé, maudit et désemparé. Un pays cauchemardesque! Un pays d’incapables foutroubars et d'impitoyables frappeurs-jouisseurs. Sans une vision réelle de se développer. Allez à l'aéroport de Ndjili pour vous en faire une idée précise. Il s'y passe des choses incroyables. Chargeurs, contrôleurs des tickets et passeports,, agents sanitaires, on a l’impression que chacun est là pour vous soutirer de l’argent pour quelque raison que ce soit. Un kilo de surpoids est une offense personnelle contre le contrôleur qui exige sa contrepartie avant de vous enregistrer., Dans ce pays-là, lorsqu'on construit une route où un hôpital, les millions des dollars dépensés sont loin de ce qui se voit sur le terrain. Un système de gestion torpillé par des rétrocommissions officiellement reconnues. Et, et, et....quel pays?
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