Depuis que Mr JP Bemba est devenu VPM en charge de La Défense se profile à l’horizon un nouveau tableau de la situation au front. En application des accords de Luanda et de Nairobi, se vit une accalmie conditionnée. Les Rwandais se sont retirés des territoires qu’ils occupaient pour les céder officiellement au contrôle des troupes de l’EAC. Vrai ou faux? Vrai puisqu’on en parle, même si les tueries continuent à Béni. Bonne nouvelle pour certains. Mauvaise nouvelle pour d’autres. Ou encore piège d’occupation pour d’autres troupes.
Bonne nouvelle pour les optimistes de tout bord. L’accalmie observée est téléguidée par les intérêts des forces d’intervention pour la paix. La diplomatie de surface a réussi à rétablir l’ordre et la paix là où des FARDC ont montré leurs limites. On ne s’est jamais demandé d’où viennent les équipements et les hommes de ces groupes armés. Il y a trêve: plus d’affrontements entre les différentes forces en présence. Une sorte de cessez-le-feu qui semble tenir à verser au crédit de l’EAC, qui a déployé quelques milliers de pacificateurs dans le coin. Il paraît qu’il y a parmi ces pacificateurs des troupes rwandaises et ougandaises, celles-là même dont les protégés sèment la desolation dans l’Est. Le M23, c’est le FPR. On apprend même qu’aux premiers lignes de cette armée rwandaise d’occupation, sont placées des recrues Hutu comme boucliers humains pour les autres. Pourquoi se battent-ils si ce n’est poury déstabiliser la RDC au profit des étrangers, fussent-ils rwandais ou autres? Le perspicace sieur Honoré Ngbanda avait raison: on ne l’a pas compris, ou on ne voulait pas l’écouter.
Mauvaise nouvelle pour les pessimistes. Ils y voient une prolongation de l’occupation qui installe des forces armées étrangères sur le territoire congolais. En plus du déploiement de ces forces des armées de l’Afrique orientale s’effectue l’établissement d’une zone-tampon sur laquelle l’état congolais perd de fait le contrôle. Donc l’intégrité territoriale congolaise n’existe. Le pays est occupé, et l’occupation se renforce avec la complicité de la communauté africaine. Voilà le guet-apens dans lequel se retrouve prise la RDC. À se demander si les autorités congolaises perçoivent ces dangers lorsqu’elles signent ces arrangements protocolaires. Pourquoi l’Assemblée nationale congolaise ne se prononce-t-elle pas sur cette question si cruciale? On dirait que cela ne les préoccupe pas. Pensant plus à l’enrichissement personnel qu’au sort du pays, on ne va pas au fond des problèmes.
Nous sommes devant une autre stratégie d’occupation du territoire congolais dans sa région la plus riche en coltan, or ou casseterite. Le scénario est simple. Des voisins rapaces s’en emparent. La communauté internationale ne se soucie guère du bien de la population congolaise, mais de ses seuls intérêts financiers et économiques. L’EAC comporte agresseurs dans ses rangs, ce qui compromet le sérieux de aa mission de paix. Les casques bleus de l’ONU n’ont jamais rien résolu en une vingtaine d’années. À se demander s’ils n’équipent pas les rebelles. Que des milliers de personnes soient déplacées de force de leur territoire natal ne constitue aucun problème: les organisations humanitaires, les multinationales viennent en renfort sous les formes les pus sophistiquées pour exploiter les ressources intarissables dont est dotée cette région. Les voisins veulent avoir leur part de ces mannes qui tombent presque du ciel. Le reste n’est que tralalas. Les autorités engluées dans la logique diplomatique devraient le savoir et agir en conséquence. C’est justement sur ce point que le bât blesse. La diplomatie congolaise, quoiqu’elle ait réussi à identifier le Rwanda comme le commanditaire du M23, a encore énormément du travail à faire pour convaincre une communauté internationale encline écouter les agresseurs plutôt que leurs victimes. L’occupation et l’infiltration continuent. Fini avec la diplomatie des plaintes. Il est temps d’agir et de défendre intégralement le territoire national dans son intégrité. Pas de slogan, s’armer et faire la guerre à l’ennemi.
« Qui veut la paix prépare la guerre ». Cet adage latin vaut toujours et partout.
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