Une réalité toujours présente tant que les races existeront ou continueront de se mélanger ou de vivre ensemble. On ne saura jamais l'éradiquer. Moi qui ai vécu la majeure partie de ma vie en dehors de mon Congo natal et dans des milieux hétéroclites, j'en sais beaucoup pour avoir affronté explicitement ou implicitement ce phénomène. Il ne s'agit pas de jouer à la victime, car la différence de la peau agit au même degré inconscient ou stéréotypique que la religion, le sexe ou la classe sociale. Un tri presque automatique se réalise en présence de certaines situations. Il m'est arrivé de supporter des équipes européennes face à des Africains, mais jamais il ne m'est arrivé de supporter un boxeur, un tennisman, ni un athlète d'une autre race face à un sportif noir. Réaction spontanée, voire épidermique. Souvent je dois faire un effort spécial pour rationnaliser la loi du sport qui stipule que le meilleur gagne. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, c'est une situation que beaucoup de personnes vivant dans des communautés interraciales affrontent presque tous les jours. De là à radicaliser l'opition raciale, le pas se franchit vite.
De par la peau, chacun individu porte sa race, et les clichés liés à ce statut. La peau assume un ensemble de présupposés indélébiles qui informent indubitablement (?) sur l’individu. En marquant cette différence se marque toujours un degré de raciale… qui peut vite devenir racisme. On dirait une attitude spontanée, incontrôlable. Les Occidentaux ont réussi, en déportant des esclaves d'Afrique et en colonisant l'Afrique, à inculquer aux Noirs une image façonnée à leur fin. Infériorité, irrationnalité, analphabétisme, agir instinctif, sauvagerie, manque de culture, pauvreté, incapacité technique, damnation fatale, tout cela est drainé dans le concept de "nègre". Je laisse aux spécialités la discussion au sujet des concepts noir et nègre (synonymes pour moi), colonialisme et assimilation. Le Noir, réduit à l'infériorité, se pense selon les paramètres lui fixés par le Blanc. Le Noir est l'esclave et le Blanc le maître. Cette réalité-là n'a jamais changé en dépit des discours tenus à longueur des jours et d'années par les humanistes et leurs adeptes. Le réflexe du racisme revient toujours sous une forme ou une autre. En Amérique, les comportements des agents de police vis-à-vis de leurs compatriotes Africains-Américains, prouvent à suffisance la précarité de ces discours idéalistes. La réalité est que le racisme est toujours là, même ou surtout dans les états dits de droit qui proclament haut et fort l'égalité des races ou la non-discrimination. Les droits de l'homme sont un peu comme l'évangile du pauvre.
Oui, j’ai dit: racisme.
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