1. L'état du pays. Depuis plus d'une année, l'Est de la RDC est occupé par les M23, un mouvement rwandais sous couvert de la nationalité congolaise. "Une affaire congolo-congolaise" sans implication du Rwanda dont d'ailleurs aucun soldat ne se trouve sur le territoire. Cette rhétorique a longtemps masqué la vérité sur le terrain. Tueries, massacres, déplacements, pillages, viols, exploitations des matières naturelles et minérales, caractérisent le chaos installé par les parains de ce mouvement d'occupation de la RDC. Il m'est arrivé d'entendre de la bouche de quelques insurgés tutsi qu'ils ont adhéré au M23 pour rétablir la paix et la légitimité. Sur le terrain M23 se renforce pendant qu'on parle de retrait ou de cessez-le-feu.
2. Le discours de Paul Kagame évoquant l'attribution des terres rwandaises à la RDC. Ce discours a enflammé les passions en RDC alors qu'il est dans le sens strict de la balkanisation. Le Rwanda est petit, il lui faut des terres pour ses habitants. Il a pourtant accepté de servir de base-arrière au service d'immigration britanique pour y accueillir leurs éventuels demandeurs d'asile. S'il faut analyser le contexte, on se demandera pourquoi il l'a tenu maintenant plutôt qu'auparavant. La réponse est simple. La communauté internationale se rend de plus en plus compte de la duplicité des autorités de Kigali, du discours disgracieux et haineux tenu à l'égard du Congo.
3. Raisons pour réélire Félix-Antoine Tshisekedi comme président de la RDC. Il serait, selon certains, le meilleur président que le pays ait jamais eu. Ayant accédé au pouvoir par des arrangements avec son prédécesseur, c'est-à-dire sans être élu, il a eu le génie de détruire la coalition qui le liait à M Kabila pour créer son Union Sacrée dont la sortie officielle est sortie il y a à peine une semaine, le 29 avril. Et comme par un attrait d'aimant, des centaines des leaders renoncent à leurs bases pour embrasser la cause de Fatshi Beton. Parmi eux se comptent des caciques de la Kabilie. Parmi eux certains qui ont servi Mobutu et les Kabila jurent aujourd'hui sur la vision de l'Union Sacrée. A leur avis, le pays a trouvé l'homme qu'il fallait et voudrait lui accorder un second mandat afin de consolider les acquis du premier mandat: Fatshi Béton. Pour ce faire, il lui faut absolument une assise parlementaire. Les chambres basse et haute sont entièrement à sa disposition. Les services constitutionnels, juridiques et électoraux oeuvrent pour cette fin. Transparence oblige. Tout est mobilisé pour que l'Opposition ne puisse pas remporter les élections.
4. Lecons de l'élection précédente. Tout est mis en oeuvre pour que le parti au pouvoir ne commette pas l'erreur de l'administration précédente. J'en connais un qui a été élu massivement, mais qui avait aussi dans ses valises une machine à voter. Ses flatteurs m'avaient rassuré de sa victoire avant même la proclamation officielle. J'arrête là.
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