J'ai connu beaucoup de personnes rwandaises et d'origine rwandaise dans ma jeunesse. Des Tutsi comme des Hutu, comme des Bashi. Je pense à mon prof d'anglais, Charles Karega, à mon prof de civisme et développement Sebisogo. Et à tant d'autres rencontrés à l'Unikin, à Rome, à Fribourg, à Staufen, Berlin, etc. à différentes étapes de ma vie. Et à chaque étape, ma perception changeait sensiblement. Ceci n'engage que le littéraire que je suis, personne d'autre. Je n'ai aucune intention de discrimination ni de xénophobie. Je parle et pars des faits vécus, entendus ou observés.
Mr Charles Karega m'a enseigné l'anglais en 4e littéraire au petit séminaire de Kalonda. Le seul non hollandais à l'avoir fait à côté des Pères Christian Nijnanten en 3e et Ben Overgoor en 4e, 5e et 6e années. Il n'a pas fini l'année, mais été un excellent enseignant. "My name is Charles Karega... I am not hungry but I am still thirsty". Peu de mes condisciples s"en souviennent encore sans doute. Chaque fois qu'il m'arrive de prononcer cette phrase, le nom de Mr Karega me revient.
Citoyen Sebisogo m'a enseigné civisme et développement au grand séminaire de Mayidi. Il venait de l'Unikin pour dispenser ses enseignements. Je garde de lui la théorie de l'information: "Qui dit quoi à qui et comment?" que je me plais encore à divulguer auprès de mes étudiants et enfants. Comme pour dire que j'ai personnellement de la formation prodiguée par des enseignants d'origine Tutsi. Lors de mes passages au campus de Kin où je rendais visite à des collègues étudiants, il m'arrivait souvent de croiser des étudiants et profs rwandais, et d'obtenir des informations les concernant. On les disait surtout grands buveurs d'alcool. On les disait privilégiés, bénéficiant de bourses bien achalandées de l'ONU, donc mieux traités que leurs contreparties zaïroises. Personne ne les inquiétait, du moins je ne le savais pas.
Il y au bureau du président, le tout-puissant directeur de cabinet Bisengimana Rwema, qui a réussi à influencer Mobutu dans la consolidation de leur statut et leur intégration totale à la nationalité zaïroise. Le site sur lequel est bâtie l'université catholique du Congo "serait" un don personnel de l'invulnérable Rwandais. Certains lui attribuent l'infiltration massive des sujets rwandais dans l'appareil de l'état zaïro-congolais, et cela dans tous les secteurs: armée, sécurité, politique, renseignements, finance, administration, etc. Le "Rwandais du Président" faisait et défaisait des ministres.
Mon passage à Rome m'a mis en contact direct entre autres avec des ainés et congénères ougandais, rwandais et burundais. J'ai compté des amis parmi eux, certains morts entre temps, et d'autres encore vivants.
A suivre
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