20 janvier 2015. Je viens de voir sur Facebook des photos horribles de ce qui s'est passé à Kinshasa hier et aujourd'hui, des vidéos insoutenables et indescriptibles. Je viens de voir un incroyable "sauve qui peut" dans une ruelle à peine éclairée où des femmes, des enfants comme des pères de famille fuient des tirs pour se mettre à l'abri. J'ai vu une femme d'un certain âge tomber, complètement essoufflée et désespérée. Des scènes pires qu'en temps de guerre: des hommes, femmes et enfants abandonnés à leur propre sort. Des mères et pères avec des enfants sur les épaules fuyant des tirs qui se rapprochent au fur et à mesure que le temps passe. Et à la fin, pour couronner le scénario, un cadavre en sang gisant sur le sol dont la tête complètement défigurée est boursoufflée. Affreux!
C'est vraiment le cas de se poser des questions sur la pertinence de ces violences aveugles. Le tournant politique suffit-il seul à les justifier? La vérité des faits est difficile à reconstituer à partir des différentes versions entendues ici et là. Mais ce que j'ai vu sur les vidéos dépasse tout entendement.
C'est vraiment le cas de se poser des questions sur la pertinence de ces violences aveugles. Le tournant politique suffit-il seul à les justifier? La vérité des faits est difficile à reconstituer à partir des différentes versions entendues ici et là. Mais ce que j'ai vu sur les vidéos dépasse tout entendement.
A cette allure, la population n'est pas du tout protégée. Nul, à part peut-être les autorités politiques et les personnes protégées par des services spéciaux, n'est à l'abri du danger. Et dans la confusion qui règne, tout est possible. Une page de l'histoire de ce pays est en train de se tourner. C'est très inquiétant. Le pouvoir résiste aux assauts de l'opposition et de la rue, mais il lui faudra gérer cette situation avec doigté, rassurer la population dans sa sécurité et son bien-être, et se créer, ainsi, des chances de s'en sortir inaltéré. Toute maladresse peut se tourner contre lui.
Vous connaissez déjà mon idée de la politique en général, qu'elle soit du Congo ou d'ailleurs. Voilà où peut mener l'exercice maladroit de la démocratie! On dirait un pilotage à ciel ouvert, pourquoi pas à tombeaux ouverts. En politique, on perd toujours son intégrité quel que soit l'effort entrepris pour masquer les lacunes des ambitions. Ce qui se passe à Kinshasa, à Lubumbashi comme à Goma, est révélateur de la spécificité congolaise. Que cesse de couler impunément le sang des Congolais! Il a déjà trop coulé. Le Congolais a droit à la vie comme tout homme.
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