25 janv. 2015

RDC: histoire d'une loi agitée

J'ai écouté sur Facebook le discours de M. Boshab et les débats qui s'en sont suivis au Sénat de la RDC. Certains l'ont soutenu; d'autres lui ont demandé de retirer le texte pourtant déjà reçu par le Parlement le samedi 17 janvier, date-anniversaire de la mort du héros national Lumumba. Quoique je sois  critique vis-à-vis de tout discours politique, j'aime suivre la mise en scène avec mes yeux de littéraire.
Si ma mémoire est bonne, M. Boshab est l'un des tout premiers à avoir proposé la révision constitutionnelle. Il a même écrit un livre là-dessus. Comme ce n'est pas mon domaine de recherche, je suis complètement ignorant de son argumentation à moins qu'on me dise que c'est la même qu'il a soutenue dans son discours au sénat. Dans l'équipe gouvernmentatle actuelle, il assume la charge de vice-premier ministre et ministre de l'intérieur. En fait, l'homme à qui comme Joseph Singa jadis, il revient d'organiser les élections locales, provinciales, nationales et présidentielles. Il y a déjà des morts à la suite de sa propostion de révision de la loi fondamentale. Les faits parlent d'eux mêmes.
Alors qu'il propose un recensement national d'identification comme condition préalable aux élections, des sénateurs lui répondent que les deux événements peuvent avoir lieu sans se conditionner, et qu'il revient à la CENI d'établir le calendrier électoral. Certains vont jusqu'à lui demander de retirer le projet parce que c'est une mauvaise loi qui n'obtient pas le consensus des acteurs politiques toutes tendances confondues. Etc., etc.
La loi Boshab a vécu une semaine historique. Vendredi le Sénat l'a amendée. Samedi après les pourparlers de la commission paritaire, le président de l'Assemblée a annoncé le retrait pur et simple de l'alinéa incriminé et controversé. On en est encore là ce dimanche. En parcourant les événements, j'ai fini par apprendre que ce résultat, que le peuple et l'opposition réclament comme leur victoire exclusive, a été aussi le fruit de consultations entre les ambassadeurs de pays occidentaux (US, GB, Belgique, France et UE) et les autorités rd-congolaises (Mrs. Kengo, Minaku et Kabila). C'est là que je me pose des questions.
Où s'arrête l'ingérence des grandes puissances dans la gestion de nos affaires? De quel droit peuvent-elles interpeler des autorités d'un pays souverain et leur imposer leurs diktats? Avons-nous vraiment besoin des Occidentaux pour discerner qu'une de nos lois est fautive, pour défendre le bien et les droits de nos populations? Ces consultations donnent l'impression que les Occidentaux se préoccupent mieux de nos problèmes que nous-mêmes. La diplomatie étant un métier des coulisses, il me revient de demander pourquoi nos autorités du Tiers-Monde n'interviennent pas dans les affaires des pays développés. Naïf que je suis! Peut-il en  être autrement? Je dois savoir que le monde est politiquement dirigé par les grandes puissances à travers l'ONU, la Banque Mondiale, la FMI, les grandes multinationales, les ONG humanitaires, les associations d'observation des droits humains, les ambassades, etc. Je pourrais continuer mes interrogations, mais je m'arrête là ce soir.

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