9 janv. 2015

La mort... la vie

La perte d'un être cher ramène toujours à de douloureux questionnements. Pourquoi frappe-t-elle un tel, une telle plutôt qu'un tel ou une telle autre? Pourquoi à cette date plutôt qu'à une autre? Comment se fait-il que ceci et cela? Quel péché payons-nous à Dieu pour qu'il nous inflige irrémédiablement un tel destin? Adam et Eve ont apporté la mort dans le monde, pourquoi la venue de Jésus dans le monde ne l'a-t-elle pas arrêtée? J'entends la mort physique, car même lui a aussi rendu l'âme quoiqu'il réssuscitât peu après. A vouloir continuer dans cette direction, on risque de tomber dans des hérésies, des blasphèmes, des transgressions de certains codes religieux. Autant dire que la mort nous émeut jusqu'au plus profond de nous-même, au point de nous déstabiliser et de défier notre comportement logique, spirituel et moral. 
J'ai appris au cours de ma vie que la mort fait partie de ma vie. J'ai appris à l'intégrer et à la gérer, tellement des êtres aimés et appréciés sont partis, démontrant l'impuissance humaine et la fragilité de notre corps. Que des fois, comme aujourd'hui avec le décès de maman Véronique, je me suis retrouvé perdu, hagard, pantois, au bord du découragement. Combien de fois la tristesse m'a poussé au bord du précipice? Combien de fois, j'ai eu à retisser ma personnalité sur le tas? Les lecteurs apprécieront tous les éloges funèbres que j'ai diffusés sur ce blog. La plume est devenue au fil des années mon refuge, mon exutoire méditatif et le relais de ma prière.
La mort, revers de la vie. Pendant longtemps, je l'ai crue faite pour les autres. L'histoire m'a appris à la tenir proche, au quotidien et à vivre avec elle jusqu'au jour de mon propre départ. Il y a quelques années, une dame agent d'assurance-vie s'était présentée à mon bureau pour me demander d'y souscrire. Elle m'a posé des questions tellement surprenantes qu'en bon Africain je l'ai pratiquement congédiée. J'ai dû la rappeler pour m'excuser, et mieux, aller à sa rencontre. J'ai compris que cette "sorcière" me suggerait de prévoir ma mort et qu'à cet effet je débourse mensuellement un montant. Un cauchemar auquel je ne suis pas prêt. Par contre la pertinence du testament ne me dérange pas. Dans la réalité, assurance-vie équivaut à assurance-mort mais on ne vous le dira jamais ainsi quoique le questionnaire à remplir soit très explicite à ce sujet.
Ma première profession m'a mis en contact avec plusieurs personnes vivant seules ou en couples qui ont préparé leur mort jusqu'à pré-payer pour l'entretien de leur tombe pour dix, vingt ou trente ans. Aussi horrible ou réaliste - c'est selon - que cela puisse paraître, elles ont programmé leur mort, leur enterrement au centime près, pierre tombale et ornements décoratifs inclus. Par ailleurs, cette pratique est courante en Occident. En Afrique, quoique les services funèbres soient devenus un véritable business, je ne crois pas qu'on en soit déjà arrivé là. Mais cela pourra se concevoir dans un proche avenir au cas où ce ne serait pas déjà un fait accompli.
J'ai commencé cet article à 00 heure ce 9 janvier. Il fera 1h dans une minute. Je m'arrête là et reviendrai à ma méditation un peu plus tard.

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