Je me disais il y a quelques jours que ton blog était en voie de disparition, voilà qu'il renait avec des sujets intéressants et passionnés. On voit que ton séjour au Congo ne t'a pas laissé le temps d'écrire ni de réfléchir. "La rue de Kinshasa est tumultueuse", tu l'as si bien affirmé. Tu te présentes volontiers comme un littéraire, moi je te reconnais écrivain. Tu sais pourquoi? Le choix de tes expressions est parfois surprenant, on y perçoit une réelle volonté d'originalité. J'ai entretemps lu La sorcière aux tendres bombes. Là alors, tu m'as eu. Venons-en à ton "A chacun son pasteur".
Il y a une certaine logique dans ce que tu écris. Ce qui est parfois intriguant, c'est que tu évoques des arguments inattendus là où personne ne l'imagine. Tu finis par parler des pasteurs alors même que rien ne présageait ce thème dans cet article consacré à ton voyage de Paris à Londres. Contre toute, c'est le thème de l'entrée suivante. Un peu rusé, Mr. le littéraire. Permets que contrairement à mes habitudes de pourfendeur, je t'encense une fois.
Sans te flatter, tu as le même talent qu'exhibe La Bruyère dans Les Caractères. Le parcours de l'ex-nonne que tu présentes est réussi. Tous les ingrédients y sont en dépit de ton inaltérable sens de sarcasme et de polémique. Les pasteurs, prophètes ou autres prédateurs divins, constituent un fléau social du moment qu'ils abusent de la bonne foi des individus. Ils manipulent leurs adeptes en même temps qu'ils sont incapables de vivre ensemble. Deux pasteurs officiant dans un même temple finissent toujours par se séparer pour une raison ou une autre. Dans la majorité des cas c'est la jalousie, la concurrence, le succès, l'argent, et les femmes qui les divisent. Et cette séparation se révèle souvent douloureuses, immorale, mesquine ou païenne.
J'en ai connu deux, amis jadis inséparables, qui sont devenus chien et chat aujourd'hui, des ennemis jurés à vie. L'ami-collègue n'a pas trouvé meilleure concubine que la propre fille de son collègue pasteur, en abusant d'elle après l'avoir droguée. La jeune femme, en conflit avec son paternel de père, avait cru en l'amitié des deux pasteurs, s'était confiée à l'alter ego de son papa pour que ce dernier règle le différend. Pour ce dernier, cette dispute familiale n'était que l'oeuvre du malin, et qu'il fallait désenvoûter la victime. C'est donc au cours de ces cérémonies qu'il lui a fait boire une "infusion" salvifique afin de purifier son esprit et la remettre sur le droit chemin.
Les abus des hommes de Dieu, quels qu'ils soient, constituent non seulement un contre-témoignage à la parole de Dieu, mais aussi des actes que la communauté doit réprimer avec rigueur. Le scandale qu'a suscité la pédophilie dans l'église catholique n'est pas très différent. Il faut se méfier de ces tonneaux vides.
Voilà pour une fois une modeste contribution au débat sur les pasteurs."
GF
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