29 août 2016

Mort d'Alain Ricard (1945-2016)

Le monde des lettres africaines est en deuil. Une de ses figures les plus illustres, un grand chercheur et critique littéraire vient de nous quitter. Le professeur Alain Ricard était connu pour ses nombreuses publications qui l'ont rendu incontournable en littératures africaines francophones et anglophones. Il s'intéressait particulièrement aux langues et aux aspects culturels liés aux écritures africaines. Etudier la littérature africaine à travers les langues coloniales et locales, européennes et africaines, telle a été souvent l'idée-maîtresse qui guidait ses investigations.
Son chef d'oeuvre est sans aucun doute Littératures d’Afrique Noire. Des langues aux livres (Karthala, 1995), ou en traduction: The Languages and Literatures of Africa (2005). Elle illustre clairement cette approche unique par laquelle le chercheur retrouve, au-delà de la langue quelle qu'elle soit, les mécanismes permanents de la pratique de l'écriture. Il s'intéressait particulièrement aux romans, aux récits et aux littératures orales.
J'ai rencontré Alain Ricard et son épouse à plusieurs conférences ou occasions à Berlin. Nous avions des relations communes comme Jane Bryce, Flora Veit-Wild, Janos Riez, et d'autres collègues d'APELA; Dès notre première conversation, il m'a parlé de mon compatriote le linguiste Mwata-Ngalasso Musanji, son collègue à Bordeaux Montaigne. Il a co-dirigé avec Flora Veit-Wild une édition spéciale de Matatu dans laquelle j'ai publié un article sur les transpositions dramatiques de Chaka. Lors de cette collaboration particulière, j'ai pu admirer les qualités d'éditeur de ce bon connaisseur de l'Afrique, de ses langues et littératures. Depuis, il m'appelait gentiment "L'homme de Chaka". Ma dernière rencontre avec lui date de la conférence "Conventions et Conversions" à Berlin en 2010. 
A son propos, j'ai écrit dans un email à l'intention de l'APELA ce qui suit: "Je garderai d'Alain Ricard le souvenir d'un chercheur remarquable et d'un homme fascinant par son sens d'amitié et sa simplicité. Paix à son âme".


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