6 août 2018

Souvenirs et retrouvailles de la Suisse

4 août 2018. Le temps court, disent certains de mes potes. Avec raison. Me voilà en Suisse avec ma petite société civile comme aime à la nommer Albert Ngengi. Je mentionne son nom parce qu'au début de ce voyage nous avons prié en utilisant un dizainier qu'il nous a offert lors de notre rencontre fraternelle à Nairobi. Le temps court, et très vite alors. Et le temps est court.
A Lausanne, les choses changent. Et vite. L'abbé Didier Kabutuka qui au début devrait venir nous rencontrer au Jeunotel de Lausanne a eu l'idée géniale de nous inviter à dîner. Rendez-vous était pris pour midi. Il fallait vite faire car nous étions attendus vers 15 heures chez Skola à Berg (Dägerlen) dans le canton de Zürich. Tout est allé très vite. Une rapide visite de Lausanne. Ouchy, Hotel Beau Rivage, Musée Olympique. Vite vite, on fait des photos. Fasciné par le lac Léman et ses poissons, Claver Jr a envie de faire la pêche. Pas question, pas de moyens. Chrystelle préfère admirer un couple musulman qui pose pour la postérité. Midi passe déjà. Il faut absolument courir sur Vevey car Mama Mapasa tient  à revoir Mr Charlie Chaplin à Vevey. On longe le merveilleux lac.
Que des souvenirs! Lausanne, c'est mon ministère des Africains avec l'abbé Claude Ducaroz. C'est Dorigny, la bibliothèque où j'élaborai la grande partie de ma thèse. Pour petite histoire, j'avais récupéré deux chaises du restaurant universitaire abandonnées dans le jardin pour les utiliser à mon appartement. Je les remis trois ans plus tard dès que je finis mes études. Une honnêteté de défi. Lausanne, c'est Rémy, Karl, Gertrude, Manuaku Waku, Evoloko Lay Lay, abbé Louis Mokoli.  Au Beau Rivage, je pris un repas en compagnie de Mme Traudl Schmitt peu de temps avant Feu Président Mobutu n'y élise son domicile pour ses soins en 96. Soit 8 000 000 de Dollars dépensés en un temps record alors qu'il aurait pu habiter sa luxueuse propriété de Savigny.
Vevey, c'est Rose et Faustin Kasongo dont je célébrai avec pompe le mariage. Que dis-je? Clarens plutôt. Une nuit de 93 alors que je revins de Grenoble à minuit, j'arrivai au moment où Faustin sortait de leur appartement tirer sa dernière cigarette. Si je ne l'avais pas trouvé, la porte ne me serait pas ouverte car à ce jour-là ni leur téléphone ni leur sonnerie ne fonctionnaient. Vevey, c'est aussi Nenette Mavambu d'heureuse mémoire. Et enfin, enfin. Les vignobles qui arpentent les montagnes nous sont très familiers. Charlot, il fallait le voir. En plus la fameuse fourchette immense plantée comme un trophée de guerre dans le ventre du Léman. Claver Jr s'en est ému. Il y a quelque quatre années, nous y sommes venus avec les abbés Modeste Kisambu et Ignace Matensi pour un tour en première classe sur le bateau. Aux frais de Modeste bien entendu.
Les enfants étaient fatigués d'entendre cette litanie d'histoires sans intérêt pour eux. Par contre, ils ont aimé les glaces et les gaufres de la Place centrale de Vevey. Je rate de voir mon frère et ami, l'abbé Jef Lukelo parce que je n'ai plus retrouvé ses coordonnées. Qu'il m'en excuse!
Il était 13 heures passées lorsque nous sommes arrivés à Yverdon-Les-Bains. Curieusement, nous étions coupés du monde, nos téléphones étant déconnectés ou inaccessibles. Impossible de communiquer notre retard. On s'est alors dit d'arriver quoi qu'il arrive. On a trouvé l'abbé Didier totalement hors de lui, très inquiet de notre retard et bien sûr soulagé de nous voir. l a accueilli Ibangu et Mukawa comme il se doit. Très beau passage. Cordial, fraternel, convivial avec l'abbé ... du Rwanda et Marie Françoise qui nous a offert des plats délicieux. De là cap sur Zürich.
Nous retrouvons l'axe autoroutier Berne Zürich. Le passage d'Aarau me rappelle Rémy L, un ancien condisciple d'école primaire à Kenge, qui s'est complètement exilé dans les somptueux prés de l'Aar. Il n'a plus jamais foulé le sol congolais depuis une trentaine d'années. Enfin vint Zürich, la traversée est compliquée par d'interminables déviations et détours. Il est presque 20 heures lorsque nous arrivons à Dägerlen.
Les retrouvailles avec Lukras, Skola, Shambuyi et Véro se passent de commentaires. Le coup de l'âge nous frappe tous. Lukras et Skola ont quatre (ou cinq) enfants dont Nathan et ... Chrystelle a retenu les noms. Les enfants de Shambuyi et  Véro ont grandi mais ils sont retournés à Volkestwil, lassés de la longue attente. Il faut remonter à 20 ans. Le temps de Büllach et Zürich. Tous les souvenirs sont évoqués, tous les amis et amies communs sont remis sur la sellette du temps. Ainsi va la vie. Skola et sa famille doivent aller en vacances dans la matinée du dimanche. Une prière est dite pour sceller notre fraternité, remercier l'Eternel pour sa clémente bienveillance. Amen Alleluia!
Nous sommes logés à l'hôtel Ibis de Winterthur. Les amis ont mis le paquet pour nous assurer un séjour agréable. Winterthur pour moi c'est Skola, mais aussi la bibliothètque, une de mieux loties de la Suisse, je ne sais plus pourquoi. Je raconte aux enfants incrédules qu'ils y trouveraient mes livres. "Tu veux dire que tu es fameux?" demande Mukawa. "Non, mais je sais qu'il y a une collection de livres africains parmi lesquels se trouvent mes ouvrages".
Minuit passé, le pasteur Shambuyi Augustin Bodika doit se préparer pour le culte du dimanche. Rendez-vous est pris pour le lendemain soit au culte qu'à la maison familiale Bodika. O oooo The Lord is good ooo. Everything double double ooo.
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