Violence et politique. Des soldats de la garde présidentielle font une descente punitive chez le vice-président de l'assemblée, renversant et détruisant tout, mettant à nu tous ses effets et locaux, jusqu'à terroriser toute la famille. A la suite de cette humiliation, le VP ne trouve pas mieux que de démissionner de son poste. Conséquence: il est exclu du parti dont il a été le président ai, déchu de toute dignité politique, et déclaré persona non grata. Je ne suis pas surpris, mais le retournement rapide de cette situation montre à quel point le pouvoir politique est éphémère, fluctuant, fragile et volatile. Tout peut arriver n'importe quand. C'est pourquoi il faut s'enrichir au plus vite pour s'assurer de beaux vieux jours. Et mon ami Félix Wazekwa économiste a trouvé la solution pour combattre la corruption. Il faut rassurer les élus et les ministres d'une rente post-fonction substantielle pour éviter cette tentation. Le débat est ouvert. On aura tout vu.
Un prêtre catholique du diocèse d'Aného (Togo) converti en prêtre vaudou. La nouvelle fait le tour des murs de l'Internet. Je ne suis pas surpris. Ce n'est pas nouveau, ce ne sera pas le dernier à traverser ce pont. Pour ce genre de croyances, tout dépend de l'arrière-plan mental de l'individu et du poids que ce dernier y accorde. Certains prêtres ou pasteurs exorcistes ne sont pas loin des prêtres vaudou lorsqu'ils imposent des jeûnes et des bains aux mamans, qu'ils délivrent des esprits mauvais ou qu'ils prophétisent la fin du monde. A examiner ces rites occultes de près, il s'avère que certains curés ne diffèrent pas des magiciens, sorciers, marabouts et autres devins. Le cas du père Joseph B. renforce ce genre de convictions, et suscite beaucoup de questions notamment celle qui concerne l'intériorisation des valeurs chrétiennes en Afrique. Prêtres et sorciers ne sont pas loin l'un de l'autre. Que l'un glisse vers/dans l'autre ne me surprend pas outre mesure. La meilleure messe que l'abbé Gusimana wa Mama ait jamais célébrée, est à ses propres dires celle au rite zaïrois où il était entouré de ses trois femmes officiant comme des acolytes de son pouvoir coutumier. Des photos l'ont montré en tenue de chef pende. Une liturgie africaine ou africanisée. D'aucuns prétendent que l'Africain, quelle que soit l'acuité de sa foi, n'intégrera jamais le système chrétien dans son fonctionnement naturel. Ou bien il s'en écarte diamétralement, s'aliénant fondamentalement. Ou bien, il cherche un syncrétisme souvent ambigu. Ou bien il adopte certains dogmes chrétiens comme chemins de vie. D'où la fragilité et la versatilité observées dans les comportements de beaucoup d'hommes d'église et de chrétiens. A l'église le matin; chez le marabout le soir. C'est connu. Rares sont ceux qui obtiennent un équilibre entre la foi chrétienne et la croyance traditionnelle. Des prélats superstitieux existent: certains ont été déchus de leurs fonctions par la hiérarchie canonique. Joseph B. est le cas qui est connu, cependant d'autres, inconnus, agissent exactement comme lui. Si pas visiblement mais dans leur subconscient. On aura tout vu.
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