Une coupe du monde insolite. Tous les pronostics qui voyaient l’Allemagne, l’Espagne ou la Belgique favoris sont balayés d’un brutal revers de la main. Qui aurait cru que le Cameroun pouvait battre le Brésil? On dira que le Brésil n’était pas spécialement motivé, étant déjà qualifié pour le tour suivant. Ok. Et l’hécatombe de l’Espagne face aux Marocains? J’y reviendrai. La défaite de la Manschaft face au Japon, j’en ai déjà parlé. Que retenir de ce Mundial 2022? Quoique les figures possibles de la finale se dessinent, l'équation reste irrésolue jusqu'à la dernière journée. Un marabout ou un pasteur a prédit le Portugal comme surprenant vainqueur de cette Coupe du Monde. On pourrait y croire après le débâcle infligé à la Suisse des Cantons. Pourquoi pas? On s’achemine vraiment vers une finale insolite, imprévue par les « voyants ».
Depuis des années, je remarque le talon d’Achille du système Barca ou Pep Guardiola. Un foot aux petites passes lentes ou rapides, pré-calculées fonctionnant comme les aiguilles d’une montre suisse. Seul Guardiola le réussit à la perfection. Beau spectacle, résultat obtenu à la pelle. Très beau et très efficace, voire imparable lorsque cela fonctionne. Mais c’est oublier que c’est des humains qui sont à la manœuvre. Pas des robots mécaniques. Quelques maillons de la chaîne finissent par céder forcément, hélas. La machine bloque parfois. Tout le noeud est là. Pour battre l’Espagne, il faut s’inspirer des matchs perdus par Manchester City et Barcelone. Les entraîneurs, les bons, le savent et le font. Une fois leur système démantelé, ils éprouvent du mal à le redynamiser. C'est connu.
Une image dans un autre sport, la boxe. Evander Hollyfield avait étudié parfaitement la technique de Mike Tyson. Il a compris que pour le battre, il ne fallait jamais le laisser prendre l’initiative ni le laisser pratiquer sa punching meurtrier. Il fallait anticiper constamment, intelligement et habilement. C'est qu'il fit pour venir à bout de l'irrésistible puncheur et casseur de mentons. Les Marocains ont réussi à neutraliser le jeu espagnol - barcelonais - en le cassant intelligemment. La possession de la balle était espagnole mais elle ne leur a pas profité. Le score est demeuré vierge jusqu’au bout. Cela a été la clef. Avec un peu de chance, ils auraient même pu marquer par contre-attaque. Le penalty, c'est la justice de la chance et la victoire des nerfs.
Sur le plan du jeu et de la circulation du ballon, l’Espagne était parmi les meilleures équiques, si pas la meilleure. On peut ajouter la France, le Brésil et l’Argentine. Tous potentiels champions du monde, tous en bonne position. Mais à ce niveau de la compétition, seul le résultat final compte. Le beau jeu n’est plus de mise. La coupe parlera latin, que dis-je peut-être arabe ou croate. Tout est possible. Vive le Maroc. Chapeau aux Portugais qui doivent compter désormais sur le jeune prodige Ramos plutôt que sur le vétéran Ronaldo qui demeure toutefois un fulgurant génie et créateur de victoire.
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