26 janv. 2013

Editorial: Philantros de décembre 2012

L'ASBL belge Philantros a repris une de mes réflexions pamphlétaires pour son éditorial de décembre 2012, intitulé: "Classement des pays selon le PIB en 2011". Le chapeau de l'éditorial m'a plus que surpris.

"La RDC est vraiment un pays paradoxal: peut-être le mieux pourvu en richesses naturelles avec une population si pauvre, peut-être la plus pauvre de notre planète! Un véritable scandale! Je livre à votre réflexion l'article d'un Congolais averti, Monsieur Kahiudi C. Mabana, professeur d'université en langue française et africaine." (Source: http://www.philantros.org/statut/Revue%2033%20FINALE.pdf )
Il y a beaucoup d'inexactitudes dans ce texte, mais je m'arrête à quelques points.
1. Les Congolais de la RDC ne sont ni les plus riches en ressources naturelles ni les plus pauvres en PIB. Les chiffres statistiques avancés par les institutions financières sont incomplets, et relatifs à leurs échantillons. Donc à leurs choix. Certains pays de la planète ne figurent pas sur ces listes soit parce qu'il n'y a pas de données soit parce qu'ils sont inclassables, i.e. ne répondent pas aux critères de classement. A mon avis, il ne faut pas absolutiser ces classifications idéologiques, quoiqu'elles donnent une certaine indication de la réalité.
2. Aux amis congolais qui m'écrivent ou m'interpellent sur la place de la RDC dans ce giron, je réponds avec humour: où mettez-vous la Somalie? Pourquoi ne figure-t-elle sur les mêmes listes alors que c'est un pays comme les autres? Il convient d'adopter une attitude critique vis-à-vis de tout discours, fut-il objectif, technique, populiste ou totalitaire. Observer attentivement ce que peuvent cacher ces publications à sensation, car il y a un agenda caché dans ces dits, ces omissions et ces silences. Souvent le silence est plus parlant que le dit. 
3. Un Congolais averti? Non, plutôt un peu trop bavard au goût des certains lecteurs qui ne supportent pas que j'aborde des sujets tabous ou sensibles. Je conçois mon blog comme un lieu d'exercice de ma liberté d'homme qu'aucun système idéologique ou politique ne peut emprisonner. Je me définis littéraire. Je ne suis pas professeur en langue française et africaine - un non-sens entre-nous soit dit - mais j'enseigne la littérature francophone d'Afrique et de la Caraïbe.

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