Sur Afrik.com du 17 avril 2013, on peut lire le classement des universités qui existent sur le continent african, toutes langues confondues. Ce classement qui existe depuis 2005 est établi par l'International Colleges and Universities ("4icu.org University Web Ranking").
1. L'Afrique du Sud vient en première place en raflant les cinq premières positions, en logeant huit parmi les quinze meilleures et quinze parmi les cent répertoriées. L'université francophone la mieux classée, Cheikh Anta Diop de Dakar, est quinzième. Cela dit tout.
2. Aucune université rd-congolaise ne figure sur la liste des cent premières, confirmant ainsi la chute vertigineuse de l'université congolaise. Le nombre n'est connu que du ministère de tutelle, tellement on en a créé sans forcément tenir compte des besoins réels du pays ni privilégier la qualité. A défaut d'absolutiser ce classement, on a une idée de comment notre système universitaire est perçu hors du pays. Considérez la masse des Congolais en exil et examinez la proportion des Congolais aux études dans les institutions étrangères, vous serez surpris. Aller faire des études à l'étranger est une perte de temps car on veut de l'argent frais, clinquant et trébuchant. Cette culture "religieuse" de l'argent nous mène à de telles impasses. Comment voulez-vous que l'université prospère dans une société foncièrement basée sur la méprise de l'intellectuel?
3. La malédiction francophone. Le classement fait la part belle aux universités anglophones et arabophones au détriment des francophones. C'est là que réside la différence du type de colonisation subi. Le pragamatisme anglo-saxon ouvre à une vision réaliste du monde là où le francophone se contente du beau discours, nébuleux et fumeux. Les anglophones manient mieux les concepts de transparence, de visibilité et de marketing que leurs contreparties francophones. Comment expliquez-vous que l'Université Catholique du Congo (dont le recteur est par ailleurs un ami) manque de site internet et soit totalement absent du net? Elle est certes connue et prestigieuse dans certains milieux, mais absolument limitée dans sa visibilité.
4. Critique du classement. "L’organisation se base sur les sites internet des facultés, se fondant sur leur
capacité à améliorer leur visibilité sur la scène internationale." (Afrik.com) Ce critère est simpliste et insuffisant, le but de ces sites étant de faire la publicité de ces universités et d'attirer des étudiants, du personnel et des fonds; il ne reflète pas forcément la qualité des enseignements et de la formation prodiguée par ces universités. Une enquête en profondeur donnerait des résultats plus objectifs et satisfaisants. En outre, ce classement ne fournit pas une liste exhaustive des universités du continent, seulement les 100 Top. Par contre, cette sélection indique la voie à suivre désormais car, à cet âge de la mondialisation, l'absence sur le net est une sorte d'auto-condamnation à la disparition. Interpellation est donc lancée aux pouvoirs organisateurs de promouvoir l'éducation à un niveau de d'excellence et de reconnaissance internationale en mettant les moyens humains et matériels adéquats à disposition.
Qu'on ne l'oublie pas, l'éducation est la clé incontournable du développement. De la qualité de l'école d'aujourd'hui dépendra l'élite de demain. Au travail donc!
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