Depuis mardi 1er juillet, je suis à Port d'Espagne à l'issue d'une véritable odysée. Du jamais vécu. On dirait que ma vie passe d'un exploit à un autre. Je pourrais me dire un héros, un chançard ou un opportuniste. Une solution cherchée pendant près de cinq jours se dénoue à quelques minutes de l'échéance fatale. Tenez.
Je fais, depuis l'année passée, partie du comité de composition et de correction des examens du Conseil Caribéen des Examens communement appelé CXC. J'y suis pour la langue et littérature française. Comme les corrections ont lieu à Trinidad, j'ai été invité à y participer au titre d'observateur. Les organisateurs ont carrément ignoré que je suis congolais, et que pour les Congolais, en matière de voyage, les choses les plus simples peuvent se compliquer parfois sans raison apparente. Personne à part moi n'avait besoin d'un visa. Donc quantité négligeable. Les informations ont pris une éternité pour être obtenues. Je n'entre pas dans les détails.
Depuis trois semaines, on avait envoyé par email tous les documents requis pour que me soit accordé ce qu'ils appellent un "visa waiver". Je devais donc voyager le 29 juin afin de commencer ma tâche le lendemain. N'ayant rien reçu le vendredi 27, j'ai dû changer ma date du départ au mardi 1er juillet. Le lundi, rien n'est venu. Mardi, j'ai enfin accompli l'exploit. Je ne vous dirai cependant pas comment. J'ai réussi à joindre le service d'Immigration de Trinité. Un exploit de taille car j'avais appelé plus de cent fois cet office sans succès depuis le jeudi 26 juin. Vous avez bien lu: jeudi 26 juin. Ne me demandez surtout pas comment j'ai procédé pour atteindre cet inaccessible sanctuaire. C'est mon secret. Il était 9 heures passées; le vol était prévu pour 12h20. Dès que j'ai convaincu ces "bureaucrates" insouciants de l'urgence de mon problème et qu'ils ont promis: "We will send you an email shortly". j'ai emballé sans attendre mon sac, fait la toilette et récupéré tout sur le tas. J'ai réussi à atteindre l'aéroport peu avant 11 heures. C'est en chemin, à quelque deux kilometres de l'aéroport, que l'email tant attendu m'est parvenu sur mon cellulaire. J'ai été obligé de donner mon mot de passe pour que l'agent de la compagnie LIAT m'imprime le fameux visa waiver, sans lequel je ne serais jamais monté dans l'avion.
Si je n'avais pas fait ce voyage, tous mes plans de travail et de voyage pour cet été se seraient évanouis. Si...., tout serait tombé dans l'eau comme on dit chez nous. De quoi donner raison à mes détracteurs qui tiennent à ce que j'abandonne ma nationalité d'origine! Mais je ne céderai pas à ces blablabla.
Quelle leçon tirer de cette aventure? N'importe qui me dira: "Ah il fallait entreprendre les demarches à temps"... Ah... ceci, ah cela. La réalité, la logique, lorsqu'il s'agit des Congolais et des Africains, changent. Soyons prêts à affronter les humiliations, les discriminations, les exploitations, les stéréotypes qui nous guettent à chaque coin de notre parcours de vie. Get up, stand up, man! Don't dream!
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