Réorientons le débat positivement. Voyons ce qui se fait de bien, et essayons de le valoriser. Avec les technologies actuelles s'ouvrent des portes immenses pour une créativité efficace. Les possibilités d'invention ne sont plus réservées ni limitées aux seuls Européens, Asiatiques ou Américains. L'intelligence n'est plus l'apanage des Blancs seuls, selon une tradition contre-progressiste héritée des préjugés qui accablent le Noir et son continent. L'Afrique qui a inventé les mathématiques est réputée blanche, comme pour ignorer l'apport des Noirs dans la civilisation égyptienne ou maghrébine.
1. La recherche. Au Congo, quelqu'un a inventé une tablette dont le ministre congolais de la recherche a appris l'existence, dit-on, dans le New York Times. Cette tablette serait à un prix abordable pour nos compatriotes. C'est seulement après cette information que la République du Congo aurait accordé deux millions de dollars pour que la technologie de cette tablette soit développée. A Kinshasa, des robots régulent la circulation à certains carrefours ou croisements importants de la ville. Cette œuvre d'une ingénieure congolaise pourrait s'exporter si les moyens financiers sont mis à disposition. Au Nigeria, au Ghana, les inventions ne se comptent plus comme des entreprises technologiques de haut niveau. J'ai même vu sur Facebook une bicyclette en bambou, recyclable aisément, montée par une citoyenne ghanéenne. Les gouvernements doivent soutenir la recherche scientifique et technique au lieu de dépenser énormément dans l'armement et la sécurité politique. Cette capacité, l'Afrique la possède; elle doit seulement mieux canaliser ses investissements vers des recherches mieux ciblées et plus appropriées au besoin des citoyens.
2. Une gestion réaliste des ressources minérales et naturelles. L'économie mondiale a prouvé que les ressources naturelles constituent un maléfice lorsqu'elles sont pillées, mal gérées, par des étrangers avec la complicité des pouvoirs sensés pourtant les protéger. Beaucoup de pays riches en matières premières se retrouvent parmi les plus pauvres au monde, avec quelques milliardaires immoraux à leur tête. Et aussi, beaucoup de pays pauvres en ressources naturelles se comptent parmi les plus riches en termes de développement. C'est que le facteur humain est fondamental. Tant que les richesses nationales seront spoliées au profit de quelques individus impliqués dans des pactes douteux et traîtres. La corruption doit être éradiquée, quoique ce soit une mission presque impossible. L'Afrique doit arrêter ses complexes vis-à-vis des anciens colonisateurs qui lui dictent la voie à suivre, compter sur elle-même, gérer ses ressources au profit des Africains plutôt que de servir à l'enrichissement des multinationales étrangères et leurs ramifications souterraines. Viser d'abord le bien de toute l'Afrique plutôt que de sacrifier ce qui nous revient de droit à des pilleurs prédateurs d'Europe, d'Asie et des Amériques. L'indépendance économique n'est encore qu'un rêve, mais possible.
3. Une valorisation du produit local. Les Africains se méprisent tellement eux-mêmes qu'ils en arrivent à ne pas reconnaître la valeur de leurs propres produits, fruits pourtant de leur travail. J'ai entendu l'entraîneur malien se réjouir du fait que les deux équipes en finale étaient dirigées par des entraîneurs africains plutôt que des mercenaires importés d'Europe. A la base, il y a un manque total de confiance vis-à-vis de nos propres concitoyens. Priorité doit être accordée aux fils du pays avant de recourir aux étrangers. Les Européens, Asiatiques et Américains le font, pourquoi pas nous? C'est que le complexe d'infériorité qui s'est imposé comme une tare dans notre conscience guide désormais nos choix et décisions comme un réflexe naturel. On nous a appris à nous détester, à nous sentir mal dans notre peau, grâce à une éducation occidentale dont se nourrit chacun de nos mouvements. Les anciens colonisateurs sont tenus en grande estime, tandis que les Africains se détestent entre eux. Le temps est arrivé de changer nos perspectives dans la façon de nous percevoir. Notre épanouissement humain et spirituel est à ce prix.
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