11 février 2016. J'ai participé à une cérémonie musulmane d'hommage à des frères africains trouvés morts dans un bateau en avril 2006. La cérémonie organisée au Westbury Cemetery par l'Association Ndaje Sénégal Guadeloupe a connu la participation d'une trentaine de personnes, d'un membre du parlement, du président de Clement Payne Movement Commishong, du président de la commission panafricaine Derick Murray, des représentants de la fraternité musulmane de la Barbade. La partie religieuse était animée par l'Imam Ahmed Chokhia et le curé de Black Rock, Mgr Harcourt Blackett. Modou Diagne, Sénégalais habitant la Barbade depuis une dizaine d'années a assuré la fonction de maître des cérémonies. La cérémonie consistait pour l'essentiel au dévoilement d'une plaque commémorative à l'endroit où ont été inhumés les dix corps. Elle a été marquée par une prière musulmane de l'Imam et par une lecture biblique du prélat catholique. Dans son mot de circonstance, l'Imam a lié ce "martyr" à la traversée transatlantique des esclaves d'il y a cinq siècles et a imploré la bénédiction divine sur les âmes de toutes ces victimes.
Partis le 24 décembre 2005 au nombre de 54 des côtes du Cap Vert et du Sénégal pour l'Eldorado Européen, ces jeunes à la recherche d'une vie meilleure n'ont jamais atteint leur but et n'ont jamais revu leur terre natale, abandonnés en mer par un équipage criminal et prédateur. Le bateau a vogué au gré des vagues. Onze corps étaient retrouvés aux larges des côtes barbadiennes en avril 2006, dont dix enterrés dans la tradition musulmane au cimetière de Westbury, St Michael. Une lettre trouvée sur le bateau avait permis de retracer vaguement l'origine des victimes. Une tragédie sans nom! L'Association Ndaje a tenu à ce que cette tragédie qui a un temps secoué la Barbade ne soit pas oubliée en installant cette plaque. Commentant ce sinistre, M. Emile Angevin, Sénégalais de Guadelupe, n'a pas manqué de souligner les morts récentes de près de 4000 enfants lors de la traversée de la Méditerranée. Un record dramatique attribué à l'inconscience des hommes.
11 février 1978. Jour pour jour trente-huit ans auparavant, j'étais du groupe des grands séminaristes de Mayidi qui s'étaient rendus à Kintanu (Kisantu, Inkisi) pour partager la douleur de la mort de Munguruba - séminariste d'Idiofa, décédé en décembre 1977 - avec les originaires du Bandundu vivant à Kisantu à l'époque. La cérémonie avait lieu à la paroisse de Kintantu, du côté du Lycée Mfuki (?). Ce fut une soirée pleine d'émotions et de convivialité. Une coïncidence plus poignante: Munguruba d'heureuse mémoire était mort d'arrêt cardiaque dans le petit lac de la motopompe qui alimente le grand séminaire en eau.
Ainsi va la vie.
11 février 1978. Jour pour jour trente-huit ans auparavant, j'étais du groupe des grands séminaristes de Mayidi qui s'étaient rendus à Kintanu (Kisantu, Inkisi) pour partager la douleur de la mort de Munguruba - séminariste d'Idiofa, décédé en décembre 1977 - avec les originaires du Bandundu vivant à Kisantu à l'époque. La cérémonie avait lieu à la paroisse de Kintantu, du côté du Lycée Mfuki (?). Ce fut une soirée pleine d'émotions et de convivialité. Une coïncidence plus poignante: Munguruba d'heureuse mémoire était mort d'arrêt cardiaque dans le petit lac de la motopompe qui alimente le grand séminaire en eau.
Ainsi va la vie.
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