18 févr. 2016

1964: Derrière les Ténèbres

Juste une courte note de lecture sur "Bürgerkrieg im Kongo: Hinter der Finsternis". Il ne s'agit pas du livre de Conrad, mais d'un autre qui lui est similaire, dont Mme Traudl Schmitt m'a transmis un lien de SpeigelOnline: http://www.spiegel.de/einestages/buergerkrieg-im-kongo-die-dramatische-flucht-von-veronica-cecil-a-1065627.html.
L'auteur de l'article, Christian Neeb, donne un compte-rendu du livre de Veronica Cecil, Drums on the Night Air. Cette Anglaise s'est retrouvée avec son mari David en 1963 au Congo-Léopoldville, dans une plantation d'huile de palme. Née en Inde, elle a grandi en Afrique du Sud avant de retourner en Angleterre. La voilà lancée dans une nouvelle aventure africaine qui la conduit au coeur de la jungle équatoriale accompagnant son mari engagé par une firme d'exploitation dans le Haut-Congo. Les années 60-65 sont des années de rébellion en RDC. Les rébelles occupent d'immenses territoires, pillent, tuent, violent, détruisent tout sur leur passage, sans ménagement. Presque une année plus tard elle est forcée de quitter Elisabetha, abandonnant son mari. Peu de temps après rejoint Léopoldville, elle met au monde son deuxième enfant. Son mari la rejoint miraculeusement. Retour à Londres. David meurt en 1984. Elle poursuit sa vie, marquée par cette expérience traumatique à jamais gravée dans sa mémoire. Drums on the Night Air revient sur ces épisodes douleureux ou dangereux dont elle n'a pas toujours saisi les détails. Christian Neeb reprend cette déclaration;
 "Meine Erfahrung ist, dass wir absolut keine Ahnung haben, was wirklich passiert, während wir Geschichte durchleben. Welche Rolle wir in dem Ganzen spielen und welche moralischen Entscheidungen wir treffen" (Mon expérience est, que nous n'avions absolument aucune idée, de ce qui s'est passé réellement lorsque nous vivions cette histoire, quel rôle nous avions joué dans tout cela ni quelle décision morale nous avons prise).
Ce témoignage me ramène à ma propre enfance. A l'époque, je commençais l'école primaire. Je n'oublierai jamais l'ambiance de peur dans lequelle nous vivions. Alors que les rebelles sévissaient au Kwilu, nous au Kwango, on vivait dans la crainte de leur arrivée chez nous. Le bruit d'un véhicule suffisait pour semer la panique à Mutoni. J'ai vécu cela, je sais sciemment de quoi de je parle.

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