Les lecteurs de ce blog savent bien ce que je répète à longueur de jours et de nuit: "Démocratie pas pour les Africains." Quelqu'un m'a rétorqué l'autre jour: "Mais il y a des pays comme le Ghana, le Nigéria, le Botswana, la Tanzanie, le Kenya, le Sénégal... où l'alternative démocratique fonctionne, depuis quelques décennies." J'ai répondu que cela était vrai, que ces pays constituaient les exceptions qui confirment les règles, mais que la majorité des pays africains en étaient encore à l'étape de l'expérimentation, d'incertitudes, d'essais et erreurs. On dirait même que l'Afrique et la démocratie s'excluent mutuellement. Car les spectacles qu'elle présente sont loin de convaincre les observateurs critiques et attentifs qui y voient plutôt des manoeuvres douteuses effectuées à visage découvert. C'est comme le voleur qui est allé prendre des fétiches d'invisibilité auprès d'un sorcier qui s'étonne que les victimes de son vol le voient prendre un objet précieux de leur maison. Il suffit d'ouvrir l'oeil pour percevoir la confusion semée dans les esprits dans le but de dissimuler des intentions aisément détectables.
On assiste à plusieurs cas de figures dans les systèmes électoraux que nous montre l'Afrique. L'Afrique Centrale et Francophone passe maître dans ces subterfuges obscurantistes. Un président compte un mandat alors que le peuple lui en compte deux. Deux autres changent carrément la Constitution, prétendant que c'est la volonté du peuple. Un autre préfère se taire sur ses intentions et laisse ses acolytes souffler le chaud et le froid pour amadouer une population devenue rétive aux malversations politiques. Un autre se représente après trente ans de pouvoir, fait arrêter son principal opposant, et se fait proclamer vainqueur. Etc. Tout cela se voit et se vit en Afrique.
Le terrain est balisé en République du Congo de la même façon qu'il l'a été jusqu'à ce jour en Ouganda. En République Démocratique du Congo, on préfère aller au dialogue, programmer les élections des gouverneurs de nouvelles provinces, mettre à jour le fichier électoral. L'opposition durcit le ton, le pouvoir prend d'impitoyables mesures de représailles. La République Centrafricaine vient d'élire son nouveau président grâce à l'assistance de la communauté internationale. En Afrique écarter un président en exercice de son fauteuil par des élections relève d'une gageure téméraire et immensément risquée. Cela s'est fait au Sénégal, au Nigéria, etc., mais c'est un cas rarissime. Au regard de ce qui précède, on peut conclure sans risque de se tromper, qu'il y a beaucoup de scénarios électoraux, les uns plus surprenants que les autres, qui qualfient la démocratie en Afrique.
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