Encore une fois merci d'avoir soulevé le thème de la démocratie malgré ton inflexible pessimisme au sujet de sa pratique en Afrique. Tu as peut-être raison, je n'irai pas jusqu'à ton extrême mais je comprends ta logique.
C'est depuis longtemps que j'ai compris que les élections allaient se compliquer chez nous. Ils ont attendu longtemps pour s'en occuper. Etait-ce intentionnel? Je ne saurais le conclure. Etait-ce de la négligence. On dirait une programmation bien chronométrée de compromission des élections présidentielles. Juste un exemple. Comment justifier la création de nouvelles provinces à une année des élections? Il va de soi que la première chose à faire, c'est d'abord d'organiser ces entités qui vont à leur tour organiser les élections? Un bric-à-vrac. La confusion, mine de rien, est plus sérieuse qu'on ne croit. 2015 a été une année de mise en retard des échéances. Du problème du financement, on est passé au recensement de la population, puis à la restructuration de la Constitution qui a provoqué des protestations mortelles. Puis a été proposé un dialogue inclusif qui suscite des résistances et aujourd'hui la CENI parle de la mise à jour du fichier électoral dont le délai dépassera 2016. Tous ces scénarios suscitent des questions très sérieuses sur la volonté d'organiser quoi que ce soit.
Dans les rues de Kinshasa, les camps sont divisés en deux: Yebela ou Wumela. Un jeu du chat et de la souris. Yebela rappelle au président que c'est son dernier mandat. Wumela l'encourage à rester au pouvoir car il y a ce désir chez le peuple. L'Opposition exige que le président respecte le délai constitutionnel de son mandat, le 16 ou 19 décembre. La Majorité par contre soutient que "le président cédera la place à un président élu" sans toutefois préciser de date. Tout le problème est là. Le président de la commission électorale est taxé de partenaire corrompu du pouvoir. L'Opposition et la Société Civile accusent la Majorité de favoriser le "glissement" pourtant déjà évident au rythme où évoluent les choses. A tout cela, la solution serait le dialogue, lequel dialogue est soupçonné de faire partie du schéma du pouvoir pour rester aux affaires au-delà de 2016.
Pour moi, il n'y aura pas d'élection présidentielle cette année. Je crains que l'animosité que cela suscite provoque des troubles incontrôlables quoique le pouvoir prenne déjà des dispositions draconniennes. La Police s'équipe lourdement de chars anti-émeutes et de bombes lacrimogènes, prête à mâter toute tentative d'insurrection. Cela se voit et intimide la population. La journée du 16 février, jour de martyrs chrétiens, aurait tourné en manifestations politiques si les responsables urbains avaient autorisé cette commémoration. L'Opposition en a profité pour clamer une ville-morte. Je suis resté à la maison tandis que mon voisin est allé au travail, mais n'y est pas arrivé. Les deux camps parlent de réussite de leurs plans.
A y réfléchir profondément, les tensions sont très fortes autour du dialogue et des échéances électorales. Le médiateur a du pain sur la planche. Soyons optimistes pour l'avenir de notre pays. Prions!"
GM, email du 21 février 2016
Ma réaction:
"Je ne suis pas pessimiste. Je voudrais tout le bien à notre pays. Seulement, je n'ai pas confiance dans les politiciens de tous bords. C'est ma liberté."
C
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