Les 19 et 20 septembre, à Kinshasa, il y a eu des marches de la population organisées par l'opposition, et il y a eu des morts. Le 19 octobre, il y a ville morte. Les échos sont divers: la vie aurait continué normalement, les bus ont circulé, les bureaux étaient ouverts. Par contre les magasins et supermarchés étaient fermés, toutes les écoles également car les parents ont craint d'exposer leurs enfants aux dangers de ces tensions. Les fonctionnaires avaient reçu ordre de se rendre au travail, au risque d'être sanctionnés, mais certains ou la plupart n'ont pas atteint leurs bureaux faute de transport. Beaucoup de gens n'ont pas bougé de leurs maisons sauf ceux en état d'urgence. La police était présente, armée jusqu'aux dents, sur toutes les artères de la capitale. Par contre à Goma et Beni, il y a eu des marches hostiles au régime de Kinshsasa. La majorité minimise, l'opposition renchérit: c'est la logique du métier.
Au-delà de ces événements, il y a une réflexion qui doit se faire qu'on soit du pouvoir ou de l'opposition. Quelle sera l'issue de ce bras de fer? C'est une situation inédite. Elle ne s'est jamais produite dans ce pays. Il y a d'une part un dialogue avec une opposition accouche d'un accord qui fixe les élections en 2018 et d'autre part un conclave du rassemblement (opposition) qui tient strictement à ce que la Constitution soit scrupuleursement respectée et que les élections soient tenues le plus rapidement possible. Depuis deux ans, il était clair que ce serait un sujet de dispute. La majorité au pouvoir possède les manettes du fonctionnement démocratique tandis que l'opposition brandit l'illégitimité de ces dispositions anticonstitutionnelles. Là alors on entre dans la politique congolo-congolaise que ce pays offre depuis qu'il est devenu république démocratique. Une politique toujours minée par des menaces de rébellions, de sécessions, de balkanisations. A chaque tournant de l'histoire ont surgi dans l'esprit des gens une ambiguïté et une incertitude indescriptibles. Du déjà vu. Alors que certains dialogues, congrès ou conférences ont connu une relative unanimité, la situation actuelle est plus tendue, dangereuse voire mortelle. L'intransigeance des deux poles fait craindre une radicalisation des positions, donc des affrontements sanglants entre un état surarmé et une opposition qui n'a que le verbe à la bouche. Les morts risquent de se compter par milliers si l'on y prend garde. La majorité minimise, l'opposition renchérit: c'est la logique du métier politique.
Le pouvoir, qui n'a pas organisé et n'entend pas organiser les élections dans les délais constitutionnels, a le devoir de convaincre sa population du bien-fondé de dispositions du dialogue tandis que l'opposition devra cesser d'enflammer la division et la haine dans la population, d'inciter à la violence. La masse n'est pas idiote ni dupe, qu'on se le dise; dans son silence, elle observe et évalue l'action de ses dirigeants. Tout est dans la mesure. C'est à cette seule condition qu'un compromis salutaire pour le pays pourrait voir le jour. Plutôt que de lutter pour le pouvoir, il faudrait penser au peuple qui souffre de faim et de misère, pensez à construire les bases pour un pays où règnent la paix, la justice et le travail. C'est le seul vrai défi plutôt que la politicaille qu'on nous offre. Une politicaille pratiquée par des politi-chiens (l'expression n'est pas de moi) sans vergogne ni coeur, sans projet de société ni stature éthique et qui ne voient que leurs propres intérêts.
Je me souviens d'un slogan du temps de ma jeunesse: "Tout pour le peuple, rien que pour le peuple". Marien Ngouabi, Samora Machel, Thomas Sankara, Patrice Lumumba,... voilà des modèles d"inspiration. Le sacrifice de son sang!
Je me souviens d'un slogan du temps de ma jeunesse: "Tout pour le peuple, rien que pour le peuple". Marien Ngouabi, Samora Machel, Thomas Sankara, Patrice Lumumba,... voilà des modèles d"inspiration. Le sacrifice de son sang!
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